Qu’est-ce que le décaissement?
En pratique, le décaissement consiste à trouver des moyens stratégiques d’utiliser les actifs que vous avez mis de côté pour la retraite, en veillant à ce que tout ce que vous avez accumulé dure aussi longtemps que vous en avez besoin. À l’approche de la retraite, cela signifie qu’il faut établir un plan d’action robuste, que vous devrez peut-être rajuster au fil du temps.
Le décaissement est aussi un changement de mentalité. Toute votre vie, vous avez accumulé des actifs, constitué un patrimoine et préparé votre retraite. Celle-ci est maintenant arrivée, et il est temps de mettre en place un programme pour dépenser ce que vous avez travaillé si fort à acquérir.
Degré de préparation au décaissement
Comment savoir quand vous êtes prêt à prendre votre retraite et à commencer à utiliser votre épargne? Cela dépend de quelques facteurs, notamment :
Votre situation financière
Combien avez-vous épargné? Avez-vous droit à des prestations de retraite du régime de votre employeur? Avez-vous des dettes ou avez-vous encore un prêt hypothécaire? Avez-vous des enfants ou des parents à charge? Lorsque vous prendrez votre retraite, devrez-vous payer vos propres soins médicaux et combien cela vous coûtera-t-il?
Combien de temps pensez-vous avoir besoin de votre argent?
Personne n’a de boule de cristal, mais il peut être utile d’examiner votre état de santé actuel et vos antécédents familiaux pour estimer combien de temps vous devrez continuer à subvenir à vos besoins.
Vos plans pour la retraite
Une retraite passée à voyager, à gâter ses petits-enfants et à poursuivre des projets passionnants n’est pas bon marché. L’évaluation des coûts de vos projets de retraite (qui peuvent également inclure la vente de votre maison ou une réduction de la taille de votre logis, un déménagement dans un quartier moins coûteux ou la fin du soutien de vos personnes à charge) déterminera vos projets. Vous devriez également tenir compte de l’effet de l’inflation à long terme dans vos plans de dépenses.
Faire durer votre épargne-retraite toute votre vie
Beaucoup de Canadiens craignent que leur épargne-retraite soit épuisée ou que leur qualité de vie soit considérablement réduite à la retraite. Le décaissement doit faire partie d’un programme de retraite plus large qui tient compte de vos objectifs uniques pour ce chapitre de votre vie et de votre situation particulière. C’est pourquoi il est essentiel de travailler avec un professionnel des services financiers pour élaborer un programme. Voici quelques éléments à prendre en compte pendant votre démarche :
Prestations offertes par l’État
Déterminez ce à quoi vous avez droit au titre du Régime de pensions du Canada (RPC), du Régime de rentes du Québec (RRQ), de la Sécurité de la vieillesse (SV) ou du Supplément de revenu garanti (SRG) et dans quelle mesure ces prestations couvrent vos dépenses fixes. (L’âge auquel vous décidez de commencer à toucher ces prestations aura également une incidence sur le montant que vous recevrez chaque mois.) En général, ce montant ne sera pas suffisant pour couvrir le programme de dépenses que vous privilégiez, et c’est là que vos propres économies entrent en jeu.
Planifier votre épargne
Il est essentiel de disposer d’un budget réaliste pour déterminer le montant que vous devriez retirer de votre épargne chaque mois. N’oubliez pas de planifier en fonction des étapes de la vie : alors que vous pouvez dépenser davantage pour des achats discrétionnaires (comme les voyages ou les loisirs) au début de votre retraite, vous devrez peut-être dépenser davantage pour les soins à domicile ou le déménagement dans une résidence assistée ou un centre de soins de longue durée plus tard. Voyez le tout comme trois étapes :
« à toute allure : Lorsque vous êtes le plus actif, que vous êtes susceptible de voyager et de dépenser pour des choses telles que des travaux de rénovation.
« au ralenti » : Lorsque vous ralentissez, mais que vous restez occupé grâce à des loisirs et des voyages locaux.
« au repos » : Lorsque votre mobilité est plus limitée et que vous avez besoin de plus de soins.
Impôts
Réduire au minimum l’impôt sur le revenu que vous payez est un moyen stratégique de faire durer votre épargne, tout comme le fait d’équilibrer vos impôts annuels et ce que votre succession pourrait éventuellement payer. (L’argent qui se trouve dans votre REER, par exemple, fera potentiellement l’objet d’une dette fiscale plus élevée que si vous l’aviez utilisé de votre vivant.)
Il existe également un risque de « récupération » de la Sécurité de la vieillesse, ce qui se produit lorsque vous dépassez un certain seuil de revenu. Si c’est le cas, vous devrez payer sous forme d’impôts un pourcentage (ou la totalité) de la SV que vous avez reçue cette année-là.
Argent que vous pourriez encore gagner pendant votre retraite
Il existe plusieurs façons de continuer à faire fructifier votre pécule, même à la retraite. Vous pouvez continuer à travailler à temps partiel pendant un certain temps, par exemple, ou vendre des biens immobiliers ou d’autres actifs dont la valeur a augmenté. Vous pouvez percevoir des dividendes sur vos placements ou les voir prendre de la valeur si les conditions du marché le permettent.
Effectuer des retraits à partir de l’épargne-retraite
La plupart des Canadiens disposent d’une épargne-retraite répartie sur plusieurs types de comptes différents, et vous pouvez choisir d’y puiser à différentes étapes de votre retraite. Il existe de nombreuses stratégies à cet égard – notamment en ce qui concerne le calendrier des retraits, le risque et les impôts – et toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Voici quelques éléments à prendre en compte lorsque vous travaillez avec votre conseiller pour formuler un programme :
Transformation d’un compte de régime enregistré d’épargne-retraite (REER) en revenu
Retirer les fonds avant l’âge de 71 ans
Avantage : Vous pouvez y prélever un revenu plus tôt dans votre retraite, lorsque vous ne recevez pas de prestations de l’État, ce qui peut signifier que vous payez moins d’impôts sur vos retraits, car vous êtes dans une fourchette d’imposition inférieure.
Inconvénient : Le revers de la médaille est que vous risquez de sacrifier quelques années supplémentaires de croissance à l’abri de l’impôt pour vos placements. Quel que soit votre choix, vous ne pouvez pas conserver un REER au-delà de l’âge de 71 ans, âge auquel vous devez soit le transformer en FERR, soit souscrire une rente.
Transformation en FERR
Avantage : Vous pouvez également transformer votre REER en FERR, ce qui permettra à vos placements de poursuivre leur croissance à l’abri de l’impôt dans une grande variété de placements, que vous pourrez choisir. Il existe un montant minimal que vous devez retirer de votre FERR chaque année, selon les règles établies par le gouvernement fédéral. N’oubliez pas : Tout argent que vous retirez est imposé comme un revenu d’emploi, tout comme dans le cas d’un REER.
Inconvénient : Comme pour tous les placements qui ne sont pas garantis, il y a un risque de volatilité, et votre revenu pourrait fluctuer en fonction du marché. L’autre inconvénient de conserver votre argent dans un FERR survient après votre décès : Si votre conjoint ne peut pas hériter de votre FERR en franchise d’impôt (transfert entre conjoints, aussi appelé roulement), votre succession risque d’avoir une dette fiscale importante, et vos bénéficiaires pourraient recevoir moins d’argent.
Souscrire une rente
Avantage : Vous pouvez utiliser un REER ou un FERR pour souscrire une rente à tout âge avant 95 ans. Une rente viagère procure un revenu garanti à vie pour vous-même et/ou votre conjoint, revenu qui peut être indexé pour tenir compte de l’inflation. Vous ne pouvez pas survivre à votre rente viagère, et elle fournit un revenu prévisible qui ne fluctue pas avec les marchés. Vous pouvez également opter pour une période garantie, ce qui signifie que vous êtes assuré d’un certain nombre de versements pendant une période convenue, comme 5, 10 ou 15 ans. Si vous décédez avant cette période, vos bénéficiaires recevront une prestation de décès.
Inconvénient : En général, vous ne pouvez pas encaisser une rente viagère, et sa valeur successorale est limitée. Si les taux d’intérêt augmentent, votre revenu n’augmentera pas.
Conserver votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
Avantage : Vous pouvez conserver votre CELI toute votre vie, en créant un revenu simplement grâce à un plan de retraits réguliers, qui ne sont pas imposables. Vous pouvez continuer à cotiser à votre CELI à concurrence des plafonds fixés par le gouvernement, et toute croissance fait l’objet d’un report d’impôt.
Inconvénient : Il n’existe actuellement aucun produit de revenu disponible pour le CELI qui pourrait vous permettre de vous constituer un revenu systématique et régulier. Vos placements sont également soumis à la volatilité du marché s’ils ne sont pas investis dans un placement garanti.
Conserver votre portefeuille d’actions
Avantage : En dehors de votre REER, vous pouvez continuer à détenir ces placements aussi longtemps que vous le souhaitez, et ils peuvent également faire partie de votre succession. Il y a un potentiel de croissance, et vous pouvez vendre des actions quand vous le souhaitez pour compléter votre programme de dépenses de retraite. Si vous touchez des dividendes, ceux-ci reçoivent un traitement fiscalement avantageux, c’est-à-dire qu’ils sont imposés à un taux inférieur à votre taux marginal d’imposition.
Inconvénient : Lorsque vous vendez vos actions, vous pourriez devoir payer des impôts si vos actions ont fait l’objet d’un gain en capital. (Bien sûr, vous pouvez aussi vendre vos actions à perte, ce qui signifie que vous pouvez réclamer une perte en capital sur vos impôts.) Vous devez également tenir compte de la volatilité du marché, d’autant plus que vous pourriez devoir effectuer un retrait à un moment où le marché est en baisse.
CPG
Avantage : Un certificat de placement garanti (CPG), qui est un placement effectué auprès d’une banque, d’une compagnie d’assurance, d’une coopérative de crédit ou d’une société de fiducie, offre un taux de rendement garanti basé sur un taux d’intérêt pour une période donnée, généralement de un à cinq ans. À la fin de la période, vous récupérez votre investissement initial, plus la croissance composée, à moins que vous n’ayez choisi que les intérêts soient versés pendant la durée du CPG.
Inconvénient : Vos rendements sont soumis aux taux d’intérêt courants, qui sont actuellement à un niveau historiquement bas. S’il s’agit d’un CPG encaissable, vous payez généralement une pénalité pour un encaissement anticipé. Il faut aussi tenir compte du coût d’opportunité d’investir votre argent ailleurs avec une meilleure croissance.
Décaissement et philanthropie
Si vous espérez laisser quelque chose derrière vous pour des causes qui vous tiennent à cœur, assurez-vous que cela fait partie de votre stratégie de décaissement. Bien que vous puissiez le faire par testament, il est également possible de faire ce don de votre vivant. Vous pouvez transférer vos fonds distincts, fonds communs de placement, actions, œuvres d’art précieuses et autres actifs à des organismes de bienfaisance dès maintenant en utilisant un produit comme le Programme de dons de bienfaisance de la Canada Vie. En transférant les actifs, vous pouvez éviter tout gain en capital que vous auriez pu devoir payer si vous aviez plutôt vendu ces placements pour ensuite en faire don.