Comment pouvez-vous réduire l’impôt à payer sur votre revenu de retraite?
Vous avez travaillé d’arrache-pied pour épargner en vue de la retraite. Il est donc hors de question de payer plus d’impôt que nécessaire lorsque vous puisez dans votre épargne pour en tirer un revenu de retraite.
Réduire au minimum l’impôt sur le revenu à payer constitue une méthode éprouvée pour rentabiliser votre épargne. Voici quelques stratégies à envisager pour gérer l’impôt annuel payable à la retraite.
Optimisez votre fourchette d’imposition
Il est primordial de comprendre que votre fourchette d’imposition dépendra du revenu tiré de toutes les sources, y compris la Sécurité de la vieillesse (SV), le Régime de rentes du Québec (RRQ) ou le Régime de pensions du Canada (RPC), les rentes, le revenu d’emploi, les régimes de pension agréés (RPA) et les montants minimaux d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).
S’il vous faut plus de liquidités et que vous approchez du maximum d’une fourchette d’imposition, il vaut mieux puiser dans des sources dont les retraits ne sont pas imposables, un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) par exemple, pour éviter de vous retrouver dans une fourchette d’imposition supérieure et d’être assujetti à un taux d’imposition plus élevé. Vous pourriez aussi envisager d’accéder à des actifs non enregistrés. À noter : La vente de certains placements non enregistrés peut donner lieu à un gain ou à une perte en capital qu’il faudra indiquer dans votre déclaration de revenus.
Par contre, si vous vous situez dans le milieu ou dans la partie inférieure d’une tranche d’imposition et que vous avez besoin de plus d’argent, vous pourriez retirer les sommes nécessaires de sources imposables, comme les FEER et les fonds de revenu viager (FRV).
En règle générale, et surtout dans les fourchettes d’imposition inférieures, si vous prévoyez payer de l’impôt à un taux particulier, vous pouvez fort bien aller jusqu’au maximum de votre tranche d’imposition et payer de l’impôt à ce taux chaque année. Une autre possibilité serait de vous retrouver dans une fourchette d’imposition supérieure certaines années et de payer sans doute plus d’impôt.
Mais attention à la disposition de récupération des prestations du gouvernement fédéral si votre revenu de retraite dépasse un certain montant.
Si vous n’avez pas besoin de la totalité du revenu que vous avez retiré au cours des années où vous avez atteint le maximum de votre tranche d’imposition, vous pouvez vous donner de la flexibilité pour l’avenir en plaçant l’excédent dans votre CELI ou dans des actifs non enregistrés. Vous pourrez ainsi retirer de l’argent de ces comptes sans payer d’impôt et potentiellement réduire votre revenu net futur.
Fractionnez votre revenu de retraite
La stratégie du fractionnement contribue à réduire les impôts grâce au transfert du revenu de retraite (aux fins de l’impôt) du contribuable ayant le revenu le plus élevé à son conjoint. La personne optant pour le fractionnement peut transférer jusqu’à 50 % de son revenu de retraite admissible à son époux ou à son conjoint de fait.
Si vous avez 65 ans ou plus et que vous choisissez un tel transfert, sachez que les sources de revenu de retraite suivantes sont admissibles au fractionnement :
- FERR
- RPA
- Rente souscrite au moyen des fonds d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
Si vous avez moins de 65 ans, le revenu admissible est limité à ce qui suit :
- Prestations d’un RPA
- Certains paiements résultant du décès d’un époux ou d’un conjoint de fait
À noter : Les résidents du Québec de moins de 65 ans ne peuvent pas recourir au fractionnement du revenu de retraite pour ce qui est de l’impôt sur le revenu provincial.
Le CELI à la retraite
Étant donné que l’argent affecté à un CELI n’est pas imposable, même au moment du retrait, vous pourriez avoir intérêt à détenir des actifs de retraite dans un CELI (sous réserve du plafond de cotisation) plutôt que dans un compte non enregistré.
Le CELI s’avère tout indiqué pour détenir des sommes de façon provisoire à la retraite, y compris l’argent d’un FERR que vous avez dû retirer mais que vous n’utiliserez pas dans l’immédiat, ou des fonds d’urgence pour des dépenses imprévues.
Vous pouvez également donner de l’argent à votre conjoint afin qu’il le dépose dans son CELI – c’est une façon de fractionner le revenu en fonction des plafonds de cotisation au CELI.
Comment faut-il retirer les sommes des divers comptes de retraite?
- REER – Avant le 31 décembre de l’année de votre 71e anniversaire, vous avez deux options. La première consiste à transformer votre REER en FERR. Si vous retenez cette option, vous devrez retirer chaque année un montant minimal déterminé par la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada). Vous pouvez choisir la somme que vous souhaitez retirer en plus du montant minimal ainsi que le moment où vous l’obtiendrez. Retenez toutefois qu’un retrait inférieur à 5 000 $ fait l’objet d’une retenue d’impôt à la source de 10 %, un retrait de 5 000 $ jusqu’à 15 000 $, de 20 %, et un retrait supérieur à 15 000 $, de 30 %. Au Québec, les taux applicables sont de 5 %, 10 % et 15 % d’impôt fédéral respectivement, et de 16 % d’impôt provincial quel que soit le montant du retrait. L’autre option consiste à souscrire une rente de revenu. Vous recevrez alors des paiements garantis au cours d’une période donnée ou pendant le reste de votre vie.
- Comptes non enregistrés – Vous pouvez y puiser tant que vous voulez, au moment qui vous convient. Il ne faut cependant pas oublier que la vente de certains placements non enregistrés peut donner lieu à un gain ou à une perte en capital qu’il faudra indiquer dans votre déclaration de revenus.
- FRV – Tout comme pour le FERR, un montant minimal doit vous être versé chaque année conformément aux plafonds établis par le gouvernement fédéral. La législation sur les pensions applicable régit aussi le montant maximal que vous pouvez choisir de recevoir chaque année.