Les tensions s’intensifient en raison de l’invasion de l’Ukraine.
8 mars 2022
Introduction
Avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine, deux thèmes principaux ont dominé le mois de février, soit la flambée inflationniste et les indicateurs économiques positifs en réponse à l’assouplissement des mesures de confinement autour du monde. Toutefois, suivant l’intensification du conflit et l’instauration de sanctions économiques plus sévères par les plus grandes économies du globe contre la Russie, la volatilité s’est amplifiée sur les bourses mondiales. Les prix de l’or et du pétrole ont tous deux grimpé en raison du conflit, celui du pétrole brut ayant même atteint 100 $ US le baril pour la première fois depuis 2014.
Malgré le conflit, à la lumière des nouvelles économiques positives et de la hausse de l’inflation, on assiste à un accroissement des prévisions haussières visant les taux d’intérêt cette année par les principales banques centrales, y compris la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed). Au Canada, les manifestants à Windsor ont bloqué le pont Ambassadeur, obstruant temporairement une des principales routes commerciales entre le Canada et les États-Unis. Ce barrage, qui a duré six jours, a contribué aux problèmes déjà existants dans la chaîne d’approvisionnement, notamment pour les fabricants automobiles, lesquels ont été forcés de suspendre ou repousser leur production en réponse à la pénurie de produits.
En outre, les prédictions quant au moment et à la rapidité du resserrement de la politique de la Fed ont entraîné des soubresauts volatils sur les marchés. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a dégagé un gain modeste, tiré de l’avant par le secteur des matériaux. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a fléchi sous le poids du secteur des services de communication. De même, l’indice composé NASDAQ, à forte teneur technologique, a essuyé une perte de plus de 3 % pendant le mois. Sur le plan des rendements obligataires, les bons sur 10 ans des gouvernements canadien et américain se sont tous deux avancés pendant la période mensuelle.
Application de sanctions suivant la hausse des tensions
La montée des tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine a pris les devants de la scène lorsque la Russie a commencé à envahir l’Ukraine à la fin du mois. En réponse, bon nombre des nations occidentales, du Canada à la Suisse, ont instauré de lourdes sanctions économiques dans le but d’encourager la Russie à mettre un terme au conflit. Le gouvernement fédéral canadien a suspendu tous les permis d’exportation et interdit aux Canadiens et Canadiennes d’acheter les titres d’État de la Russie. Le gouvernement canadien a également infligé des sanctions sur certains membres de l’élite russe, les grandes banques russes et l’organisation paramilitaire Wagner Group. Entre-temps, les États-Unis ont procédé au gel des actifs des plus grandes institutions financières russes et interdit aux citoyens américains et entreprises américaines de faire affaire avec la Banque de Russie et son fonds National Wealth Fund. L’Union européenne a mis en place des sanctions comparables. Or, ces sanctions financières ont exercé une pression énorme sur les actions russes et le rouble. La Banque centrale de Russie a réagi en augmentant son taux directeur à 20,0 % afin de limiter les dégâts sur le rouble. À l’échelle mondiale, les marchés financiers se sont révélés volatils au fil de l’accroissement des tensions, soulevant l’incertitude quant aux répercussions de cette situation sur l’économie mondiale.
Les pressions inflationnistes persistent
La hausse de l’inflation au Canada a persisté en janvier. Selon Statistique Canada, l’inflation a atteint un taux annuel de 5,1 %, ce qui représente son accélération la plus notable depuis septembre 1991. La hausse des coûts sur le plan de l’essence, de la nourriture et du logement demeure le principal moteur inflationniste et à cet égard. Par ailleurs, les signes d’un éventuel abattement de l’inflation à court terme sont peu nombreux. L’assouplissement des mesures de confinement pourrait exercer une pression encore plus forte sur les prix, les Canadiens et Canadiennes choisissant de dépenser leur argent pour des biens et services auxquels ils n’avaient pas accès pendant le confinement. Les problèmes qui perdurent au niveau de la chaîne d’approvisionnement continuent également de jeter de l’huile sur le feu inflationniste. Les manifestations sur le pont Ambassadeur à Windsor, qui ont bloqué une des routes commerciales les plus importantes entre le Canada et les États-Unis, ont exacerbé les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Le secteur de l’automobile en a subi les contrecoups les plus importants, forçant bon nombre de fabricants à suspendre la production. La Banque du Canada devrait émettre son premier avis sur les taux d’intérêt au début mars; les données sur l’inflation laissent croire qu’une hausse des taux est probable*.
* Depuis que ce texte a été écrit, la Banque du Canada a augmenté son taux de financement à un jour de 0,25 % à 0,50 % le 2 mars 2022.
Hausse des taux : combien et à quelle fréquence?
Le taux d’inflation américain ayant atteint un sommet en 40 ans, on a assisté à un regain de volatilité cette année tandis que les marchés ont tenté de déterminer à quel moment la Fed commencerait à resserrer sa politique monétaire. Selon un sondage de Bloomberg, les économistes s’attendent à ce que la Fed augmente ses taux de 25 points de base, possiblement de 50 points de base, lors de sa prochaine rencontre le 16 mars. Lors d’une entrevue, James Bullard, président de la Federal Reserve Bank of St. Louis et membre siégeant au comité Federal Open Market Committee, a stipulé que la Fed pourrait avoir à augmenter ses taux directeurs par une marge de 100 points de base avant juillet pour maîtriser l’inflation. Le compte-rendu de la rencontre de la Fed en janvier a été publié en février, révélant que celle-ci était prête à augmenter ses taux et qu’elle laisserait l’inflation dicter la rapidité avec laquelle ces augmentations auraient lieu.
Main-d’œuvre : retour aux niveaux prépandémiques
Le marché de la main-d’œuvre des pays membres de l’Organisation de la coopération et de développement économiques (OCDE) a retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie. Le taux de chômage pour ces mêmes pays membres de l’OCDE a reculé pour s’établir à 5,4 % en décembre, alors qu’il était de 5,5 % au cours du mois précédent. Il s’agissait de son huitième mois consécutif de baisse. Selon l’OCDE, le taux de chômage se trouve à moins de 10 points de base de ses niveaux prépandémiques. Bon nombre de pays ont déjà surpassé le taux de chômage en vigueur avant la pandémie, notamment la France, l’Espagne, l’Australie et le Chili. Au Canada, le taux de chômage a baissé pour se chiffrer à 6,0 % en décembre, soit juste au-dessus de son taux prépandémique de 5,7 % (février 2020). Entre-temps, l’OCDE indiquait que le revenu des ménages par habitant avait grimpé de 0,2 % au troisième trimestre de 2021 par rapport au trimestre précédent, représentant un résultat de 4,0 % supérieur à son niveau prépandémique enregistré au quatrième trimestre de 2019. Le revenu des ménages par habitant du Canada a profité d’une croissance de 7,9 % au cours de la même période.
Rendements des marchés - au 28 février 2022
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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21 126,36
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(0,13 %)
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(0,13 %)
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(0,45 %)
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(0,45 %)
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16,98 %
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16,98 %
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4 373,94
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(3,14 %)
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(3,21 %)
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(8,23 %)
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(7,95 %)
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14,77 %
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14,55 %
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33 892,60
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(3,53 %)
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(3,60 %)
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(6,73 %)
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(6,44 %)
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9,57 %
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9,36 %
|
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2 179,10
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(1,95 %)
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(2,03 %)
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(6,72 %)
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(6,43 %)
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0,47 %
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0,28 %
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1 171,31
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(3,06 %)
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(3,13 %)
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(4,93 %)
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(4,63 %)
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(12,54 %)
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(12,71 %)
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1 937,56
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(2,95 %)
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(3,03 %)
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(7,44 %)
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(7,15 %)
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4,48 %
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4,28 %
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182,33
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(1,29 %)
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(1,37 %)
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(5,59 %)
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(5,30 %)
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(11,74 %)
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(11,91 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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1 141,47
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(0,72 %)
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(0,72 %)
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(4,10 %)
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(4,10 %)
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(3,04 %)
|
(3,04 %)
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235,15
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(1,43 %)
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(1,50 %)
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(3,64 %)
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(3,34 %)
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(6,15 %)
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(5,96 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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0,7891
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0,28 %
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-
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(1,05 %)
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-
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(0,26 %)
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-
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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95,82
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8,70 %
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-
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27,19 %
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-
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55,54 %
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-
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1 909,89
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6,22 %
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-
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4,36 %
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-
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10,09 %
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-
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