Pourquoi le prix de l’essence est-il si élevé au Canada?
Plusieurs raisons expliquent la montée en flèche du prix de l’essence. En fait, un ensemble de facteurs se sont conjugués au même moment pour créer ce phénomène. Cependant, le vieux principe économique de l’offre et de la demande est le principal coupable.
Invasion de l’Ukraine par la Russie
De nombreux pays ont imposé des sanctions économiques à la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine. L’une de ces sanctions consiste à stopper les achats de pétrole brut de la Russie, grand exportateur de cette matière. Cela a pour effet de réduire l’offre de pétrole dans un marché mondial nerveux et, par conséquent, de faire augmenter le prix du pétrole, qui, une fois raffiné, prend la forme d’essence et de carburant diesel.
Les conséquences à long terme de la pandémie
Selon le National PostOuvre un nouveau site dans une nouvelle fenêtre < en anglais seulement >, dans les deux années qui ont suivi le début de la pandémie, les économies du monde entier ont ralenti et réduit considérablement leur demande de pétrole si bien que les sociétés pétrolières ont arrêté de forer à la recherche de nouveaux gisements et que bien que de nombreuses raffineries ont tourné au ralenti ou fermé leurs portes.
Maintenant que l’activité économique commence à revenir à la normale, ces mêmes sociétés pétrolières ont du mal à accélérer leurs activités de raffinage et de forage pour répondre à la demande. Tout à coup, les travailleurs ont recommencé à se rendre au travail en voiture. Ils se sont remis à voyager en avion ou à bord d’un bateau de croisière. Or, il faut un certain temps pour forer un puits de pétrole et relancer une raffinerie. Pendant cette période, l’offre ne s’améliore pas alors que la demande, elle, augmente. Conséquence : le prix de l’essence augmente.
La pandémie a aussi eu pour effet de perturber les chaînes d’approvisionnement. Il coûte ainsi plus cher d’exporter des biens, y compris du pétrole. La conséquence est une inflation généralisée, qui a également contribué à la hausse du prix de l’essence.
OPEP
Selon CNNOuvre un nouveau site dans une nouvelle fenêtre < en anglais seulement >, pendant la pandémie, les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont réduit la production d’or noir afin d’en maintenir la valeur. La demande a augmenté depuis, mais les pays exportateurs n’ayant pas accru leur production au même rythme, ils ont enregistré une hausse de leurs profits, et le prix du pétrole s’est envolé.
Quand le prix de l’essence redescendra-t-il?
Il faut un retour à l’équilibre entre l’offre et la demande pour pouvoir envisager une baisse des prix du pétrole et de l’essence. Voici comment cet équilibre pourrait être rétabli :
L'offre augmente :
- La guerre en Ukraine prend fin et le pétrole russe redevient attrayant
- L’OPEP augmente sa production de pétrole
- D’autres producteurs de pétrole augmentent aussi leur production
La demande baissse :
- Les gens prennent moins leur auto
- La population se tourne vers des sources d’énergie vertes
À court terme, du moins tant que la guerre continue, il faut s’attendre à ce que les prix demeurent élevés. Et, comme l’économie est sur un élan, la demande de pétrole ne fléchira pas. Bref, les prix ne sont pas près de baisser.
Comment déjouer la hausse du prix de l’essence?
Afin de réduire votre consommation de pétrole et ses effets sur votre portefeuille, vous pourriez :
- Marcher ou prendre votre vélo davantage
- Prendre les transports en commun
- Faire du covoiturage
- Vous assurer du bon entretien de votre véhicule, voir à ce que ses pneus soient correctement gonflés et en retirer tout objet lourd inutile
- Conduire lentement, accélérer et décélérer doucement et ne pas laisser tourner le moteur au ralenti inutilement
- Faire le plein entre le lundi et le jeudi, moment où les prix sont souvent un peu plus bas
- Remplacer votre voiture par un modèle moins gourmand ou opter pour un véhicule hybride ou électrique
Certains experts pensent que la hausse du prix du pétrole pourrait entraîner une récession mondiale.
Ils se fondent sur le constat que toutes les récessions depuis la Seconde Guerre mondiale ont été précédées par une hausse marquée du prix du pétrole (en 1973, 1979, 1990 et 2007).
Les récessions vont souvent de pair avec une volatilité élevée des marchés boursiers, ce qui pourrait signifier une série de hausses et de baisses de la valeur de vos placements.
L’histoire nous enseigne toutefois qu’il faut se garder de réagir trop impulsivement face à de telles fluctuations. Bien sûr, les marchés ont déjà enregistré des replis lors de crises semblables, mais la reprise est elle aussi survenue rapidement. L’important est de maintenir le cap, de ne pas perdre de vue vos objectifs à long terme et de ne pas réagir exagérément.