Il n’y a pas qu’Omicron qui soit en hausse : les prix des maisons ont enregistré une augmentation annuelle sans précédent.
11 janvier 2021
Introduction
L’activité économique a subi des contrecoups notables en décembre, notamment avec la propagation rapide du variant Omicron qui a entraîné toute une ribambelle de nouvelles mesures restrictives à l’échelle mondiale. L’inflation a poursuivi sa course, les prix de l’essence et de la nourriture ayant contribué dans une large mesure à cette montée. Les banques centrales ont entamé des démarches pour resserrer leur politique monétaire, soit en réduisant leurs rachats d’actif et/ou en annonçant l’augmentation des taux d’intérêt dans un avenir plus rapproché que prévu.
Malgré tout, les marchés d’actions mondiaux ont passé le fil d’arrivée mensuel en bonne posture, portés par l’optimisme renouvelé des investisseurs envers le redressement et la solidité relative des résultats économiques. Des périodes de volatilité ont toutefois été observées en raison de craintes suscitées par les répercussions économiques éventuelles d’Omicron et les prévisions d’un resserrement politique des banques centrales. Au Canada, les secteurs des biens de consommation de base et de consommation discrétionnaire ont mené la charge et permis à l’indice composé S&P/TSX de terminer la semaine sur une note positive. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a également pris du mieux, décrochant par ailleurs un nouveau record de clôture, tiré de l’avant par le secteur des biens de consommation de base. Sur le plan des rendements obligataires, le bon sur 10 ans du gouvernement canadien a reculé, tandis que celui du gouvernement américain a profité d’une hausse.
Prix des maisons : plus forte augmentation annuelle
Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le prix des résidences au Canada a augmenté de 25,3 % en novembre par rapport au même mois l’année dernière, ce qui représente une hausse annuelle record. Sur une base mensuelle, le prix des maisons a grimpé de 2,7 %. Annuellement, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario affichaient une hausse de leur prix de 30 %, tandis que la Colombie-Britannique révélait un taux de croissance de 25 %. L’augmentation soutenue du prix des maisons suggère que la demande pour les résidences demeure élevée en contexte d’inventaire relativement faible. Toutefois, cette hausse des prix résidentiels exerce une pression financière encore plus prononcée sur les Canadiens et Canadiennes, rendant l’accès à la propriété impossible pour plusieurs. Au troisième trimestre de 2021, Statistique Canada a signalé que la dette des Canadiens et Canadiennes, en tant que proportion du revenu ménager, avait augmenté à 177,2 %, un résultat plus élevé que les 176,7 % du trimestre précédent. Cette augmentation est principalement redevable à l’accroissement de la dette hypothécaire, laquelle s’est hissée à 45,9 milliards $ pendant le trimestre. Tandis que le gouvernement canadien cherche des moyens de rendre les résidences plus abordables, cette hausse de la dette hypothécaire, jumelée à une augmentation potentielle des taux d’intérêt en 2022, pourrait serrer l’étau financier de plusieurs Canadiens et Canadiennes et de ce fait, nuire aux dépenses, économies et placements au cours de l’année à venir.
Début du resserrement
Depuis près de deux ans, les banques centrales mondiales ont pris des mesures extraordinairement accommodantes afin d’aider leur économie domestique à encaisser le coup des répercussions négatives de la pandémie. Maintenant, ces banques centrales semblent sur le point de resserrer la vis. Selon toutes apparences, les rencontres de décembre ont servi à préparer le terrain pour une période de resserrement politique. Ainsi, devant l’amélioration des conditions économiques, la Réserve fédérale américaine (Fed) a entamé des démarches pour modifier sa politique. La Fed a annoncé en décembre qu’elle allait accélérer le pas des réductions de son programme de rachats obligataires dans le but d’y mettre complètement fin d’ici mars 2022. À la lumière de la flambée inflationniste qui devrait, selon certaines prévisions, se poursuivre en 2022, la plupart des représentants de la Fed s’attendent à ce qu’il y ait jusqu’à trois hausses des taux de ses fonds fédéraux en 2022. De l’autre côté de l’Atlantique, la Banque d’Angleterre a pris les marchés de court en augmentant en décembre son taux bancaire de 15 points de base à 0,25 %. Les marchés s’attendaient à un statu quo en raison de l’arrivée d’Omicron, mais la banque a justifié sa décision en faisant intervenir les pressions inflationnistes. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a conservé son taux d’intérêt principal à 0,00 %, mais a annoncé qu’elle allait réduire ses achats d’obligations dans le cadre de son Programme d’achats d’urgence face à la pandémie à partir de janvier dans le but d’y mettre fin en mars. La BCE estime que l’inflation en Europe est passagère et que, contrairement à d’autres régions et pays, ne demeurera probablement pas à ces niveaux actuels élevés. Le resserrement des politiques monétaires s’avérera probablement un des thèmes principaux qui jouera d’influence sur les marchés financiers en 2022.
Redressement : incertitude causée par Omicron
Le nouveau variant Omicron de la COVID-19, identifié à la fin novembre, a entraîné dans son sillage un vent d’incertitude quant aux répercussions éventuelles de celui-ci sur le redressement économique mondial. La recherche sur ce nouveau variant laisse entendre qu’Omicron pourrait être plus transmissible que les autres variants, mais moins virulents. Des restrictions sur les déplacements ont rapidement été établies par les pays du monde qui souhaitaient s’éviter une nouvelle propagation. Néanmoins, Omicron s’est répandu comme une traînée de poudre, occasionnant une augmentation considérable du nombre de cas autour du globe ainsi que de nouvelles mesures de confinement. De nouvelles restrictions ont été imposées en Europe et en Asie. Au Canada, les provinces ont mis en place des nouvelles mesures au fil de la hausse des cas, leur nombre au quotidien ayant fracassé des records dans certaines régions. Devant cette situation, certaines entreprises ont reporté leurs plans de retour au bureau, tant au Canada que dans le reste du monde. Ces circonstances ont pesé lourd sur l’activité commerciale pendant le mois, injectant de ce fait une bonne dose de volatilité sur les marchés financiers. Les pays essaient le plus rapidement possible d’offrir à leurs citoyens une troisième dose, ou une dose de rappel, du vaccin contre la COVID-19 afin de gérer la propagation et de réduire les répercussions néfastes du coronavirus.
Surplus de pétrole
Selon l’agence internationale de l’énergie (AIE), le marché pétrolier se trouve en situation de surplus, et ce, possiblement pendant quelque temps encore en 2022. Au début de la pandémie, la halte générale de la demande de pétrole a entraîné une offre excédentaire. Suivant le redressement économique et l’assouplissement des mesures de confinement, la demande mondiale de pétrole avait repris du poil de la bête et asséché cette offre excédentaire. Puis, la production a commencé à augmenter, particulièrement parmi les pays de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole + Russie) qui ont fortement augmenté leur production au deuxième trimestre. Toutefois, au gré de la hausse des prix pétroliers, l’OPEP+ a maintenu ses niveaux de production malgré les demandes répétées du gouvernement américain de redoubler ses efforts. En réponse, les États-Unis et d’autres grands utilisateurs de pétrole ont commencé à piger dans leurs réserves stratégiques afin de contrer la montée fulgurante des prix. À l’heure actuelle, au vu d’une demande incertaine en raison du variant Omicron et d’une offre qui devrait rester relativement élevée, l’AIE stipule que le pétrole demeurera en situation de surplus en 2022. Selon elle, le Canada, les États-Unis et le Brésil devraient afficher une production record en 2022. L’OPEP+ s’attend également à un surplus de pétrole au cours de l’année 2022. Malgré cela, le prix du pétrole a continué de grimper en décembre.
Rendements des marchés - au 31 décembre 2021
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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21 222,84
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2,72 %
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2,72 %
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21,74 %
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21,74 %
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21,74 %
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21,74 %
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4 766,18
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4,36 %
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2,99 %
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26,89 %
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25,71 %
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26,89 %
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25,71 %
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36 338,30
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5,38 %
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3,99 %
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18,73 %
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17,62 %
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18,73 %
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17,62 %
|
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2 336,07
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5,05 %
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3,67 %
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8,78 %
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7,77 %
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8,78 %
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7,77 %
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1 232,01
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1,62 %
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0,28 %
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(4,59 %)
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(5,48 %)
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(4,59 %)
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(5,48 %)
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2 088,57
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6,56 %
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5,15 %
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13,75 %
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12,69 %
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13,75 %
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12,69 %
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193,12
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1,76 %
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0,41 %
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(3,40 %)
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(4,30 %)
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(3,40 %)
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(4,30 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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1 190,26
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1,67 %
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1,67 %
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(2,54 %)
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(2,54 %)
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(2,54 %)
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(2,54 %)
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244,03
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(0,29 %)
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(1,61 %)
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(5,42 %)
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(6,30 %)
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(5,42 %)
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(6,30 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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0,7912
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0,29 %
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-
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0,72 %
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-
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0,72 %
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-
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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75,21
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13,64 %
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-
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55,01 %
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-
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55,01 %
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-
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1 829,20
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3,08 %
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(3,64 %)
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-
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(3,64 %)
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