Qu’est-ce que l’aversion aux pertes?
L’aversion aux pertes est une forme de biais cognitif qui se traduit par une tendance à des actions irrationnelles en raison d’une incapacité à traiter l’information de manière objective. Elle se manifeste surtout lors de la prise de décisions financières et permet d’expliquer pourquoi certains investisseurs mettent plus d’efforts à éviter les pertes qu’à réaliser des gains, au point où certains d’entre eux n’investissent pas du tout.
Selon MasterClass, (en anglais seulement) l’expression « aversion aux pertes » est apparue pour la première fois en 1979 dans un article de recherche en psychologie rédigé par Daniel Kahneman et Amos Tversky. Les travaux ultérieurs de Daniel Kahneman sur le comportement économique lui ont valu le prix Nobel en 2002.
Voici quelques exemples d’aversion aux pertes :
- Refuser de vendre votre maison à un prix inférieur à celui que vous l’avez payée
- Ne pas vendre un placement à un prix inférieur à celui auquel vous l’avez acheté parce que vous ne voulez pas perdre d’argent
- Vendre un placement à un moment où il vaut plus que ce qu’il valait au moment où vous l’avez acheté, simplement pour en retirer un profit
La psychologie de l’aversion aux pertes
Selon The Decision Lab, (en anglais seulement) trois aspects de ce qui nous constitue peuvent être à l’origine de l’aversion aux pertes :
- Le fonctionnement de notre cerveau – Notre cerveau et notre corps sont programmés pour craindre les pertes davantage que pour rechercher des gains.
- Des facteurs socio-économiques – Les personnes puissantes et fortunées ont moins d’aversion aux pertes parce que leur statut, leur réseau et leur richesse leur permettent d’être en meilleure position pour gérer les pertes si elles surviennent.
- La culture – Les personnes provenant de pays africains ont le moins d’aversion aux pertes parce que leur culture est plus collective et qu’elles peuvent se tourner vers des relations sociales étroites avec leurs amis, leur famille et leur collectivité. Les personnes originaires de pays d’Europe de l’Est ont souvent une plus grande aversion aux pertes parce que leur culture est plus individualiste, accorde moins d’importance aux relations étroites et ne dispose pas du même filet de sécurité sociale.
Comment composer avec l’aversion aux pertes
Il existe plusieurs stratégies pour faire face à l’aversion aux pertes :
- Cadrage – Essayez de prendre en compte les gains potentiels d’une transaction plutôt que le risque.
- Mettre les pertes en perspective – Demandez-vous quel serait le pire résultat si vous preniez une mesure afin de déterminer si elle vaut la peine d’être prise.
- Comprendre votre seuil de tolérance au risque de placement – Répondez à un questionnaire sur le profil d’investisseur pour en savoir plus sur votre tolérance au risque.
- Créer un programme de placement – Déterminez vos objectifs de placement et la manière dont vous les atteindrez pour vous aider à garder le cap lorsque vous faites face à la volatilité des marchés et à réduire l’incidence émotionnelle de celle-ci.
- Faire appel à un conseiller – Pour vous aider à vous sentir plus à l’aise avec votre placement, quel que soit son rendement.
- Pensez à des placements qui sont conçus pour offrir une protection contre les fluctuations extrêmes des marchés et réduire les pertes au minimum durant les périodes de volatilité.