Par Putnam Investments | 10 mai 2022
Izzet Yildiz, analyste | Initialement publié le 1er avril 2022
À titre de gestionnaire de placements du Fonds de croissance toutes capitalisations américaines Canada Vie et du Fonds d’actions américaines Parcours Canada Vie, Putnam Investments surveille de près l’évolution des marchés de l’énergie et la façon dont ils sont liés aux perspectives de l’économie dans son ensemble. Malgré l’immense volatilité et les difficultés géopolitiques, les perspectives pessimistes de Putnam à l’égard du pétrole portent ses analystes à croire que la baisse des prix du pétrole pourrait atténuer les risques de croissance et soutenir les actifs plus risqués.
Nous demeurons pessimistes à l’égard des prix du pétrole à la fin de mars. Les marchés physiques du pétrole devraient être meilleurs que prévu au cours des prochains mois. Nous nous attendons à ce que les prix du pétrole entrent dans une phase de correction et à ce que la guerre menée par la Russie en Ukraine joue un rôle moins important sur les marchés pétroliers.
Le mois de mars a été mouvementé, en dépit de la volatilité qui caractérise normalement le marché pétrolier. Le prix du pétrole a fluctué de 35 $ US, a atteint un sommet de 130 $ US et a touché un creux de 93 $ US.1 Plus récemment, il se négocie à 110 $ après une remontée.
Selon nous, ces fluctuations de prix ne sont pas le reflet des marchés physiques, mais plutôt le signe d’un changement dans les attentes et le positionnement financier connexe. Les causes des fluctuations des prix sont la guerre entre la Russie et l’Ukraine, une possible interdiction du pétrole russe par l’UE et d’importantes désorganisations de l’offre, les livraisons par pipeline du Caspian Pipeline Consortium (CPC) devant diminuer d’environ 0,6 million de barils par jour au cours des six prochaines semaines. À un moment donné, les prix au comptant devraient converger vers les réalités des marchés physiques. Cela signifie que la question fondamentale est celle des perspectives des marchés physiques.
Nous demeurons pessimistes à l’heure actuelle, car nous croyons que les marchés physiques seront meilleurs que prévu au cours des prochains mois et que les prix du pétrole entreront dans une phase de correction. Le principal risque et la plus grande incertitude à cet égard sont les exportations russes. Selon nos estimations, les acheteurs se manifesteront et l’incidence finale sera limitée.
Les prévisions de prix fondées sur les données actuelles de suivi des pétroliers sont trompeuses, selon nous, puisqu’elles reflètent les commandes d’avant la guerre. Nous aurons de meilleurs renseignements à la seconde quinzaine d’avril.
La demande de pétrole russe est forte en Asie
Jusqu’en mars, les exportations de pétrole brut de la Russie ont atteint leur plus haut niveau depuis 2019, à près de 5 millions de barils par jour. (Kpler et TankerTrackers.com). Elle exporte également 2 à 2,5 millions de barils par jour de produits du pétrole, dont la moitié est du gasoil (aussi connu sous les noms de pétrole lourd, carburant des navires, mazout, etc.). Toutefois, ces contrats ont été conclus avant l’invasion de l’Ukraine. Nous commencerons à observer les effets de la guerre dans la seconde quinzaine d’avril. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que la production de la Russie diminuera de 3 millions de barils par jour (-28 %), mais nous nous attendons à une baisse plus modeste. Nous croyons également qu’une interdiction par l’UE, qui est la principale préoccupation du marché, est peu probable tant que les Allemands s’y opposeront. L’Allemagne devrait être assez courageuse pour accepter les risques de récession.
L’escompte actuel sur le pétrole de l’Oural se traduirait par un bénéfice de 17 millions de dollars par million de barils (un pétrolier moyen), même en tenant compte des coûts d’expédition actuellement très élevés. (Le pétrole de l’Oural, qui est un mélange du pétrole corrosif lourd provenant des montagnes de l’Oural et de la région fluviale de la Volga, et du pétrole léger provenant des champs de la Sibérie occidentale, est utilisé comme base pour établir le prix du mélange de pétrole d’exportation russe.2) Nous croyons qu’il s’agit d’une occasion unique, et nous ne sous-estimons pas l’attrait des investisseurs pour les bénéfices, en particulier ceux en Asie, où les risques d’atteinte à la réputation liés aux profits tirés de la guerre ne sont pas si élevés. En particulier, les Indiens et les Chinois ont de la difficulté à trouver des expéditeurs, mais ils reviennent sur le marché. Nous voyons déjà des acheteurs de l’Inde et de la Chine :3
- Hindustan Petroleum Corp. a récemment acheté 2 millions de barils de la catégorie Oural pour livraison en juin, et d’autres raffineries indiennes cherchent également des cargaisons.
- Indian Oil Corp. (IOC) a acheté 3 millions de barils de pétrole de l’Oural pour le chargement de mai.
- Plusieurs raffineries d’État chinoises sont également revenues sur le marché au comptant pour acheter du pétrole de l’Oural pour le chargement de mai.
- Sinopec et PetroChina sont à la recherche de barils pour les chargements de juin.
- Les raffineurs indépendants, ou « teapots », ont également commencé à prendre du pétrole de l’Oural, mais discrètement, pour éviter l’attention du public.
- Les « teapots » sont également en train de revenir sur le marché au comptant de l’Extrême-Orient pour le pétrole russe ESPO (Sibérie orientale – Océan Pacifique).
De nombreuses forces pourraient affaiblir la demande de pétrole et accroître l’offre
Selon nous, le principal risque est la durée de la guerre. Compte tenu des pertes actuelles de la Russie, celle-ci ne peut pas poursuivre la même offensive pendant longtemps. D’une façon ou d’une autre, la guerre prendra fin. La pire voie serait une guerre nucléaire. Il s’agit d’un risque extrême, mais il augmente, malheureusement, et il demeure difficile d’en tenir compte dans les scénarios de marché.
Voici d’autres facteurs liés à l’offre et à la demande.
- Iran : Selon des sources, la Russie a obtenu les garanties qu’elle recherchait à savoir que des sanctions ne bloqueraient pas ses échanges commerciaux avec l’Iran. Toutefois, les fuites des équipes semblent de plus en plus pessimistes quant à la probabilité d’un nouveau plan d’action global commun (PAGC). Les probabilités sont plus faibles que le mois dernier, passant à 50-50 (sources : Axios News, Energy Intelligence Group).
- Confinements en Chine : En Chine, des villes qui comptent une population combinée de près de 200 millions d’habitants font actuellement l’objet d’une certaine forme de confinement lié à la COVID-19, ce qui aura une incidence négative sur la demande de pétrole brut. (Argus).
- États-Unis : L’enquête sur l’énergie de la Banque fédérale de réserve de Dallas montre que la production pétrolière a augmenté plus rapidement, selon les dirigeants des sociétés d’exploration et de production. L’indice de production pétrolière est passé de 19,1 au quatrième trimestre de 2021 à 45,0 au premier trimestre de 2022. La demande de produits pétroliers aux États-Unis ralentit après une hausse temporaire attribuable à des mois d’hiver plus froids que la normale.
- Points de vue sur les opérations : Notre point de vue inchangé est que, d’une façon ou d’une autre, la situation en Ukraine atteindra un équilibre. Le risque de conflit nucléaire demeure faible, mais croissant. Toutefois, les problèmes d’expédition sont probablement à court terme. Aux niveaux actuels, la prime de risque du pétrole est excessive à moyen et à long terme. Les corrections à la hausse ou à la baisse pourraient être très vives et rapides sur le marché pétrolier.
La baisse des prix du pétrole pourrait atténuer les pressions inflationnistes
Si le prix du pétrole entre dans une phase de correction conforme à nos prévisions pessimistes, cela aura un effet positif sur les risques d’inflation et les actifs risqués. Un prix du pétrole au-dessus de 90 $ est généralement perçu comme destructeur de la demande et stagflationniste. La baisse des prix du pétrole pourrait éliminer les risques de hausse de l’inflation globale et nous pourrions assister bientôt à un sommet de l’inflation. La réaction des ménages et des entreprises aux prix du pétrole est non linéaire. Ils réagissent généralement aux prix extrêmement élevés du pétrole en réduisant la consommation et la production. Par conséquent, la baisse des prix du pétrole pourrait atténuer ces risques de croissance et soutenir les actifs risqués.
À l’usage exclusif des conseillers. Ne pas distribuer aux clients.
Les opinions exprimées dans ce commentaire n’engagent que ce gestionnaire de placements à la date de publication et peuvent changer sans préavis. Ce commentaire n’est présenté qu’à titre d’information générale et n’a pas pour but d’inciter le lecteur à acheter ou à vendre des produits de placement précis ni de fournir des conseils juridiques ou fiscaux. Les fonds communs de placement peuvent donner lieu à des commissions, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif du rendement dans l’avenir. Une description des principales caractéristiques de la police de fonds distincts est présentée dans la notice explicative. Tout montant affecté à un fonds distinct est investi aux risques du propriétaire de la police et sa valeur peut augmenter ou diminuer.
Canada Vie et le symbole social, Gestion de placements Canada Vie et le symbole social, et Parcours Canada Vie sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance du Canada sur la Vie.