Par Wealth Professional | 3 juillet 2024
Article publié initialement le 21 juin 2024
Wealth Professional a interviewé Jack Manley, stratège, Marchés mondiaux chez J.P. Morgan Asset Management, qui a fourni des renseignements précieux sur les marchés et ses prédictions pour le reste de l’année 2024.
Jack Manley de J.P. Morgan Asset Management nous parle des surprises économiques de 2024 et de ce qui nous attend
Alors que nous approchons du milieu de 2024, le moment est bien choisi pour réévaluer les marchés et nous préparer pour le reste de l’année. Revenant sur le premier semestre, Jack Manley, stratège, Marchés mondiaux chez J.P. Morgan Asset Management, au Canada, souligne la résilience inattendue de l’économie américaine.
« Pour la plupart des investisseurs en actions américaines, le thème du début de 2024 a été la résilience économique inattendue », note-t-il. Cette résilience a façonné les marchés mondiaux et a eu une incidence sur diverses catégories d’actif, surtout en raison des attentes changeantes à l’égard des réductions de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). Initialement, les marchés prévoyaient des baisses de taux importantes, mais les attentes ont nettement changé en raison d’indicateurs économiques plus robustes que prévu.
« Nous avons commencé l’année avec des réductions de la part de la Fed d’environ 175 points de base d’ici la fin de 2024 intégrées au cours du marché des contrats à terme. On ne parle plus que d’environ 25 points de base à l’heure actuelle », explique M. Manley.
Ce changement a entraîné une appréciation du dollar américain, grâce à une forte croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis. En outre, bien que le PIB du premier trimestre ait été révisé à la baisse à 1,3 %, la faiblesse de la croissance américaine est due à des données décevantes concernant les stocks et les échanges commerciaux, qui ne sont pas particulièrement inquiétantes si l’on considère la vigueur sous-jacente de la consommation.
M. Manley constate que plusieurs choses se sont produites lorsque les attentes quant à la première réduction de taux ont été repoussées. Le dollar américain s’est considérablement renforcé, ce qui a nui aux investisseurs des marchés étrangers. Par exemple, le marché des actions du Japon a enregistré un rendement nettement supérieur à celui de l’indice S&P 500 en monnaie locale, mais les rendements en dollars américains ont été réduits d’environ les deux tiers en raison des taux de change. Cette tendance a également touché d’autres régions, notamment les marchés de l’Europe, du R.-U. et de la Chine.
Volatilité des marchés obligataires et boursiers
Les marchés obligataires ont également connu une volatilité notable, en particulier en ce qui concerne les titres de premier ordre, car la date de la première réduction de taux demeure incertaine, selon M. Manley. « C’est la deuxième année consécutive où nous disons que les obligations sont de retour en force, mais où ce n’est pas vraiment le cas. Depuis le début de l’année, beaucoup d’obligations vous font perdre de l’argent, » résume-t-il.
De plus, l’évolution des attentes relatives aux taux a entraîné de la volatilité même sur le marché boursier américain, qui a longtemps été à l’avant-garde des marchés mondiaux en matière de rendement durable. C’est en grande partie attribuable à l’orientation du marché en faveur de la croissance, en particulier à son exposition aux technologies et à l’intelligence artificielle. Les actions de croissance sont plus sensibles aux taux d’intérêt que les actions de valeur, car elles dépendent de la croissance des bénéfices à long terme. Par conséquent, les changements dans les attentes en matière de taux ont eu une incidence importante sur les attentes en matière de bénéfices pour certaines sociétés.
À l’inverse, la Banque du Canada est récemment entrée en mode de réduction des taux en abaissant le taux de financement à un jour, le portant de 5 % à 4,75 %. D’autres réductions sont prévues de la part de cette banque centrale. La baisse des taux d’intérêt pourrait aider les détenteurs d’obligations canadiennes à mesure que les valeurs commencent à augmenter, ce qui rendrait les titres à revenu fixe canadiens plus attrayants. Toutefois, comme les taux américains demeurent plus élevés, les investisseurs qui recherchent un revenu pourraient être tentés de plutôt investir au sud de la frontière.
Comportement des consommateurs
Dans un contexte de volatilité, M. Manley souligne l’importance de la consommation, compte tenu de la solidité du marché du travail américain et de la résilience des habitudes de consommation. « Si nous misons sur une résilience continue des consommateurs, nous constatons une dynamique intéressante, commente-t-il. Les États-Unis font face à des défis démographiques qui se traduisent par un marché du travail très tendu. Si les gens ont un emploi et ont confiance en leur sécurité d’emploi et que la croissance des salaires continue de surpasser l’inflation, comme cela a été le cas pendant environ un an, ces facteurs devraient contribuer à soutenir les dépenses de consommation. »
Si les consommateurs continuent de dépenser, les composantes du marché boursier axées sur la consommation devraient en théorie bien se porter. Toutefois, il y a des failles dans l’armure : les défauts de paiement des cartes de crédit et des prêts automobiles augmentent, les gens commencent à rembourser leurs prêts étudiants après un long moratoire, et les prix et le coût de la vie sont plus élevés.
En théorie, cette situation devrait favoriser les biens de consommation de base plutôt que les articles discrétionnaires, car même en période difficile, les gens n’arrêteront pas d’acheter des produits essentiels comme du dentifrice ou du papier hygiénique. Les produits de base sont toujours résilients en période de baisse de la consommation. Pourtant, nous constatons également que les consommateurs continuent de dépenser pour des articles discrétionnaires, bien qu’ils choisissent des options de moindre qualité.
M. Manley illustre la situation ainsi : « Par exemple, un de mes amis qui travaille en stratégie d’entreprise au sein d’une grande société de boissons alcoolisées a mentionné que les gens achètent encore de l’alcool, mais qu’ils ne choisissent plus des marques haut de gamme. Ils achètent une bouteille de tequila de 50 $ au lieu d’une bouteille de 200 $. Ils n’ont pas complètement éliminé ces éléments; ils ne font que rajuster leurs habitudes de dépenses. »
Rendement sectoriel
M. Manley se passionne pour les technologies depuis longtemps. Il croit qu’il est difficile de croire que les technologies seront moins importantes dans 10 ans, compte tenu de leur croissance exponentielle au cours des 10 dernières années.
L’intelligence artificielle (IA) est LE sujet de l’heure. M. Manley pense qu’il est peu probable qu’elle révolutionne nos vies du jour au lendemain. Par contre, il fait valoir combien de choses que nous tenons pour acquises aujourd’hui relevaient de la science-fiction il y a 15 ans. Même si l’IA ne s’avérait pas aussi révolutionnaire que certains le croient, il est d’avis qu’il y aura toujours quelque chose d’innovateur et de prometteur qui pourrait stimuler les rendements du portefeuille au cours des 10 à 15 prochaines années. M. Manley est un adepte des technologies sur le long terme, et l’IA en est un élément important.
Le stratège des marchés mondiaux aime également les titres du secteur des produits financiers et croit qu’ils sont sous-évalués. Selon lui, le risque associé à la crise bancaire régionale de l’an dernier a été exagéré. Même avec les risques liés à l’immobilier commercial cette année, il considère qu’ils sont propres à certaines banques et non pas qu’ils mineront l’ensemble de l’industrie.
Il ajoute : « J’aime également la marge d’intérêt nette, car à moins que vous ne fassiez affaire avec une coopérative de crédit, une petite banque régionale ou une poignée d’institutions en ligne, le taux des fonds fédéraux se situe à près de 5,5 % en ce moment, mais vous n’obtenez que deux points de base – si vous avez de la chance – sur votre compte d’épargne. Entre-temps, les banques peuvent consentir des prêts hypothécaires de 30 ans à 7,5 % ou émettre des cartes de crédit avec un taux annuel de 25 %. La marge d’intérêt nette est encore excellente, même lorsque les taux commencent à baisser. Les titres financiers n’ont pas de bons résultats depuis un certain temps, mais je suis optimiste à l’égard de cette partie du marché. »
M. Manley recommande d’éviter les paris sur la duration longue dans les portefeuilles et de rester objectif quant aux influences politiques sur le marché. De plus, il souligne la nécessité d’être prudent et de ne pas faire de grands paris sur quoi que ce soit, car il est clair que les données changent constamment.
Il recommande de ne pas se baser entièrement sur la duration en raison du scénario peu probable (mais possible) voulant que la Fed ne réduise pas les taux cette année. De même, il met en garde contre un engagement total à l’égard des actions de valeur, compte tenu du potentiel que l’IA continue de surprendre à la hausse et de stimuler la croissance. En ce qui concerne la répartition des actifs, M. Manley recommande une approche équilibrée et « ennuyeuse ».
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