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Par Canada Vie | 20 juillet 2022

Le monde des placements a profondément évolué depuis le début de l’année. Vous vous demandez comment interpréter les chaînes d’approvisionnement bloquées, la hausse de l’inflation et l’évolution des prévisions de croissance? 

Lors du dernier événement de la série Découvrez nos gestionnaires de portefeuille de la Canada Vie, nous avons discuté avec Dan Gremonprez, vice-président national, Distribution, Gestion du patrimoine de la Canada Vie, et Lenny McLoughlin stratège en placements à Irish Life Investment Managers (ILIM). Si vous avez manqué la discussion, nous avons préparé un document de points à retenir pour que vous puissiez savoir ce que les investisseurs entrevoient pour la seconde moitié de l’année. Lisez-le pour obtenir de l’information que vous pourrez utiliser afin d’aider vos clients à traverser cette période d’incertitude.  

Dans cet article :

L’inflation frôle son niveau le plus élevé depuis 40 ans, la guerre en Europe exacerbe les problèmes de la chaîne d’approvisionnement et la perspective d’une récession rend les Canadiens anxieux. Le premier semestre 2022 a été particulièrement difficile, illustrant l’incidence profonde que les événements mondiaux peuvent avoir sur les portefeuilles d’investissement des clients. 

Pour nous aider à mieux comprendre le monde actuel, Dan Gremonprez, vice-président national, Distribution, Gestion du patrimoine à la Canada Vie, s’est entretenu avec Lenny McLoughlin, vétéran du secteur comptant 25 ans d’expérience, lors de notre événement virtuel de mi-exercice sur les perspectives des marchés, le 14 juillet 2022. M. McLoughlin est stratège en placement à Irish Life Investment Managers, société de gestion d’actifs mondiale réputée pour ses solutions axées sur les clients et ses innovations en matière de placement. L’équipe se voit confier des actifs dépassant 101 milliards d’euros dans un large éventail de catégories d’actifs et de solutions de placement. 

La conversation a commencé par l’examen de l’état actuel de l’économie mondiale et par certains facteurs ayant alimenté le recul des marchés financiers. « C’est un paysage très différent de celui du début de l’année, a affirmé M. McLoughlin. « Jusqu’à présent en 2022, l’économie mondiale est passée très rapidement d’un cycle intermédiaire à un cycle avancé. » Une inflation élevée et persistante dans le monde a incité les banques centrales à resserrer les taux d’intérêt d’une manière que nous n’avions pas vue depuis des décennies. En revanche, les rendements ont augmenté considérablement, ce qui a miné la valorisation des actions.

Au cours des six premiers mois de l’année, les actions américaines se sont retrouvées en territoire baissier. Au deuxième trimestre, les actions américaines ont été le marché boursier mondial le moins performant, en monnaie locale, reflétant la politique plus audacieuse de la Réserve fédérale américaine (la « Fed »). Le secteur des technologies de l’information qui représente une pondération importante sur le marché américain a entraîné le recul du marché boursier américain. 

En revanche, M. McLoughlin a fait remarquer que le Royaume-Uni était le seul marché boursier à avoir enregistré un gain au deuxième trimestre (en monnaie locale), en grande partie grâce à la pondération plus importante de cette région dans le secteur de l’énergie et dans des secteurs plus défensifs comme les soins de santé et les biens de consommation de base. De même, le Canada et le bassin du Pacifique (à l’exclusion du Japon), y compris l’Australie, ont surclassé les actions mondiales en raison de la pondération plus importante de ces économies dans le secteur de l’énergie. 

Selon M. McLoughlin, les marchés des titres à revenu fixe ont connu un premier semestre imprévu, puisque les obligations affichent habituellement de solides rendements relatifs dans un contexte de faible croissance économique. Historiquement, les banques centrales ont réduit les taux d’intérêt pendant les marchés baissiers, mais des mesures opposées ont été prises pour lutter contre l’inflation au cours du cycle, ce qui a entraîné un sous-rendement des obligations et des actions. 

Malgré cela, M. McLoughlin croit que les obligations ont encore leur place dans les portefeuilles des investisseurs et s’attend à ce que les marchés obligataires affichent des rendements positifs au cours des 12 prochains mois. Comme le rendement des obligations du Trésor à 10 ans de référence a doublé en 2022 pour s’établir à environ 3 %, soit près de son niveau le plus élevé en dix ans, M. McLoughlin estime que les obligations devraient offrir des rendements relativement élevés aux États-Unis et au Canada au cours de cette période. Après des années de rendements extrêmement bas, les rendements obligataires devraient toutefois rester quelque peu modestes, particulièrement en Europe.

En juillet, la Banque du Canada a relevé son taux directeur du financement à un jour de 100 points de base, le portant à 2,50 %, ce qui constitue la plus forte augmentation depuis 1998. Cette hausse a dépassé les attentes de la plupart des économistes, qui prévoyaient une augmentation de 75 points de base. Aux États-Unis, les participants au marché s’attendaient généralement à ce que la Réserve fédérale hausse son taux cible des fonds fédéraux de 0,75 point de pourcentage à la fin de juillet. Ces attentes se sont rapidement transformées en une augmentation d’un point de pourcentage entier, ce qui marquerait la plus forte augmentation de la Fed depuis 1994. 

Alors que la Banque centrale européenne (la « BCE ») était catégorique sur le fait qu’elle ne relèverait pas son taux directeur en début d’année, les marchés financiers s’attendent à ce que la BCE relève ses taux de 25 points de base à la fin de juillet, ce qui constituerait la première augmentation de taux de la BCE en onze ans. 

M. McLoughlin a fait remarquer que les changements de politique radicaux des banques centrales démontrent la nécessité croissante de réduire l’inflation afin de freiner la perte de confiance du public envers les banques centrales. « Si les banques centrales ne parviennent pas à contenir l’inflation, elles risquent de perdre la crédibilité qu’elles ont acquise au cours des dernières décennies », a-t-il dit. « Les mesures non conventionnelles d’assouplissement quantitatif que les banques centrales ont prises ces dernières années ont vraisemblablement causé la hausse de l’inflation observée au premier semestre de 2022. » 

Alors que l’inflation américaine a atteint 9,1 % en juin – son plus haut niveau depuis 1981 – M. McLoughlin a déclaré que la Fed devrait relever son taux à 4,00 % (ou plus) pour maîtriser l’inflation. M. McLoughlin croit que ce n’est que lorsque le risque de récession commencera à augmenter considérablement que les banques centrales commenceront à interrompre les hausses de taux d’intérêt, peut-être d’ici le deuxième semestre de l’année prochaine.

Les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ont manifestement alimenté l’inflation et eu une incidence sur les marchés financiers. La demande refoulée à la suite de l’assouplissement des mesures de confinement liées à la COVID-19 et l’incapacité des producteurs à répondre à cette demande en sont responsables en grande partie. M. McLoughlin voit une tendance se dessiner : l’inflation a gagné les secteurs des services, où l’inflation sera probablement plus persistante et plus difficile à maîtriser. 

Il a indiqué que la pression sur la chaîne d’approvisionnement mondiale pourrait avoir atteint un sommet l’an dernier et pourrait s’atténuer. Bien que cette atténuation soit un signe positif, la politique de tolérance zéro de la Chine visant à freiner la propagation de la COVID-19 a continué de causer des pics de pression dans la chaîne d’approvisionnement. Il prévoit que les confinements en Chine se poursuivront jusqu’au quatrième trimestre de 2022 et au-delà, ce qui pourrait entraîner des problèmes continus liés à la chaîne d’approvisionnement. 

En raison des perturbations de l’approvisionnement causées par les mesures chinoises liées à la COVID-19 et la guerre en Europe, les entreprises revoient la façon dont elles géreront leurs chaînes d’approvisionnement à l’avenir. Pour assurer un approvisionnement à long terme, de nombreuses entreprises cherchent des installations de production plus près de chez elles. Ces mesures pourraient améliorer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement mondiales à long terme, mais le fait d’avoir des usines situées à l’extérieur des régions d’Asie qui ont tendance à offrir une production moins coûteuse pourrait coûter cher aux consommateurs et entraîner une inflation accrue à long terme.

M. McLoughlin a déclaré qu’il s’attendait à ce que les marchés financiers poursuivent leur trajectoire au second semestre de l’année et qu’une récession économique mondiale était tout à fait possible. Pour étayer sa thèse, il a évoqué les 13 derniers cycles de resserrement des banques centrales, remontant aux années 1960. Les banques centrales ont évité les atterrissages forcés ou les récessions après seulement trois de ces cycles. Ainsi, la probabilité d’un atterrissage en douceur suite au resserrement actuel n’est pas excellente, estime-t-il. 

En juillet 2022, la confiance dans les sociétés américaines à petite capitalisation – un fondement de l’économie américaine – était à son plus bas niveau depuis les années 1970, ce qui laisse supposer une grande prudence au cours des prochains mois. De même, la confiance des consommateurs dans la zone euro au Royaume-Uni et aux États-Unis est à son plus bas depuis plusieurs décennies. 

M. McLoughlin a également souligné la courbe de rendement aux États-Unis, qui a été l’un des meilleurs indicateurs de récession depuis le milieu des années 1970. En juillet 2022, la courbe de rendement s’est inversée pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 2000, ce qui indique une inquiétude généralisée à l’égard de la hausse des taux d’intérêt et du risque d’inflation.

En ce qui concerne les régions qui pourraient être les plus exposées au risque économique, M. McLoughlin pense que l’Europe est la plus vulnérable en raison de la sensibilité de cette région aux chocs de l’approvisionnement en pétrole causés par la guerre russo-ukrainienne. Les prix du gaz ont augmenté de plus de 100 % en Europe de juin à juillet 2022, et les marchés financiers semblent craindre que la Russie commence à utiliser l’approvisionnement en gaz comme une « arme » en représailles au soutien de l’Europe à l’Ukraine. 

« Si l’approvisionnement en gaz de la Russie vers l’Europe est coupé, je pense qu’il y a un risque réel que l’Europe entre rapidement en récession en réponse à la nouvelle hausse des prix du gaz », a déclaré M. McLoughlin. « Les pays devront rationner le gaz si celui-ci n’est pas livré, en particulier l’Allemagne et l’Italie, qui dépendent de la Russie pour plus de 50 % de leur approvisionnement en gaz. » Bien que le risque de récession soit réel en Amérique du Nord, les États-Unis et le Canada sont moins vulnérables aux effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine parce qu’ils sont moins dépendants du pétrole russe.

MM. Gremonprez et McLoughlin ont pris un moment pour nous rappeler que lorsque les marchés financiers deviennent volatils, la panique n’est pas une stratégie de placement. Le maintien d’une approche disciplinée, diversifiée et axée sur l’investissement a toujours bien servi les investisseurs à long terme. Cela dit, M. McLoughlin a mentionné les secteurs qui devraient connaître un surrendement et un sous-rendement à mesure que le risque d’une récession mondiale augmente.

Habituellement de nature cyclique, l’énergie est le seul secteur ayant généré un rendement positif au premier semestre de 2022, principalement en raison de la hausse marquée des prix du pétrole et du gaz. Les secteurs défensifs comme les services publics, les soins de santé et les biens de consommation de base ont enregistré des rendements relativement bons, ce qui est normalement le cas en périodes de croissance économique plus lente. Les infrastructures ont également affiché un surrendement, en grande partie en réponse aux mesures de protection contre l’inflation du secteur, qui ont tendance à favoriser le surrendement des placements au sein du secteur en périodes de croissance plus lente. Les segments les plus cycliques du marché – y compris les biens de consommation cyclique, les produits industriels et les technologies de l’information – ont affiché un sous-rendement au cours du premier semestre de 2022. 

Le segment de l’investissement responsable a enregistré un sous-rendement au cours du premier semestre de l’année, principalement en raison du surrendement des marchés de l’énergie. Cela dit, le rendement des fonds environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG ») a légèrement dépassé celui des indices de capitalisation boursière au cours de la dernière décennie et a largement dépassé celui des indices de référence de l’énergie, de sorte que l’historique de rendement des fonds ESG a été positif dans l’ensemble, a souligné M. McLoughlin. « Nous pensons que les perspectives à moyen et long terme sont de bon augure pour les rendements des fonds ESG, par rapport à ce que nous avons vu depuis le début de cette année. Cela est appuyé par des investissements dans les énergies renouvelables et un mouvement vers les technologies propres. » 

Comme nous l’avons entendu dans nos perspectives de mi-exercice, des événements monumentaux survenus partout dans le monde ont entraîné de nombreux changements dans l’économie mondiale. En ces temps difficiles, les clients ont besoin de votre expertise financière pour les aider à comprendre l’incidence des événements mondiaux sur leurs portefeuilles et leurs objectifs financiers à long terme. 

Nous espérons que la clarté que vous a apportée notre conférencier lors de cet appel vous a aidé à améliorer votre perspective mondiale et votre capacité à répondre aux préoccupations financières de vos clients, alors que vous les aiderez à s’adapter au paysage économique mondial en rapide évolution au cours des mois et des années à venir. 

Pour obtenir plus d’information, veuillez communiquer avec votre représentant en gestion de patrimoine de Canada Vie.

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