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La hausse de l’inflation entraîne une remise en question des mesures de relance. 

7 octobre 2021 

Introduction

L’activité économique mondiale pendant le mois de septembre a été relativement lente en raison du variant Delta de la COVID-19 et des pénuries qui ont affligé le secteur de la fabrication. L’inflation est demeurée élevée tout autour du globe étant donné les perturbations importantes sur le plan de la demande et de l’offre d’approvisionnement. Malgré ce ralentissement, les banques centrales mondiales se sont montrées plutôt optimistes, particulièrement aux États-Unis. En effet, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a annoncé qu’elle allait bientôt modérer son financement dans le cadre du programme de rachat obligataire, et les commentaires de certains de ses représentants laissent deviner une augmentation possible des taux d’intérêt en 2022. 

Les marchés boursiers mondiaux ont reculé pendant le mois de septembre. Les investisseurs ont été pris d’angoisse devant les répercussions d’une éventuelle défaillance de China Evergrande Group. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les signes d’une stagflation ont également miné la quiétude des investisseurs. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX s’est replié. Ce principal indice canadien a tiré de la patte en raison des difficultés rencontrées par les secteurs des soins de la santé et de la technologie de l’information. Parallèlement, les marchés d’actions américaines ont aussi terminé leur course dans le rouge. Le secteur des matériaux a subi les pertes les plus lourdes au sein de l’indice S&P 500, lequel a terminé sa course en retrait pour le trimestre. Le rendement des obligations du gouvernement canadien à dix ans a terminé à la hausse, alimenté par une remontée en fin de mois partiellement engendrée par les attentes, à la suite des élections, d’une reprise des dépenses fédérales. Le rendement des obligations du gouvernement américain à dix ans a également pris les devants à la lumière des attentes d’une modération du financement accordé au programme de rachat obligataire de la Fed.

Mesures de relance moins nécessaires

Plusieurs banques centrales ont adopté un ton plus optimiste pendant le mois, suggérant qu’une atténuation de l’ampleur des mesures de relance puisse être de mise, et ce, malgré les risques toujours bien présents posés par la pandémie et les pénuries. Sur ce plan, la Fed a mené la charge. Bien que son avis à cet effet ait été, dans l’ensemble, prévu par les marchés, la moitié des représentants de la Fed ont estimé qu’une augmentation des taux puisse être requise l’année prochaine. Comme l’inflation grimpe et que le marché de la main-d’œuvre se remet sur pied, une hausse du taux des fonds fédéraux de la Fed pourrait bien être à prévoir. La Banque centrale européenne a annoncé qu’elle allait réduire son programme de rachat d’actifs au cours du quatrième trimestre, tout en précisant qu’elle maintiendrait son financement complet du programme d’achats d’urgence face à la pandémie, de l’ordre de 1,85 billion EUR (2,7 billions CAD), jusqu’à la fin mars 2022. Au R.-U., la Banque d’Angleterre a fait allusion à l’éventuel besoin de supprimer une part des mesures de relance en contexte persistant d’inflation élevée. Les investisseurs en sont donc à recalibrer leurs attentes en fonction de ce ton plus optimiste employé par les banques centrales mondiales.

Craintes d’une contagion des problèmes créanciers

La volatilité s’est fait ressentir sur les marchés financiers en septembre, partiellement en raison de la situation, toujours évolutive, de l’entreprise immobilière chinoise China Evergrande Group. L’entreprise a plié sous le poids immense de sa dette de 300 milliards USD, soulevant le doute quant à sa capacité d’honorer ses versements d’intérêt. À la lumière de sa taille au sein du marché immobilier chinois, plus d’un craignent les répercussions qu’une telle défaillance puisse avoir sur les autres secteurs, entraînant potentiellement dans son sillage tant les économies de la Chine que du reste du globe. À la fin septembre, l’entreprise a été en mesure de réaliser ses versements aux porteurs d’obligations locaux, mais les détenteurs étrangers ont été laissés au dépourvu. Pendant cette période, la volatilité a régné en maîtresse sur les marchés. 

La Banque populaire de Chine est intervenue pour injecter 750 milliards CNY (148 millions CAD) dans son système bancaire à la fin septembre afin de prêter mainforte au reste de l’économie et apaiser les craintes des investisseurs. Les autorités réglementaires de la Chine tentent de travailler avec China Evergrande Group, l’ayant sommée de faire tout en son pouvoir pour éviter une situation de défaillance. À la fin septembre, le gouvernement chinois a accepté de se porter acquéreur de l’enjeu de China Evergrande Group dans la Shengjing Bank; le produit de cette transaction sera utilisé pour rembourser sa dette envers la Shengjing Bank. Les investisseurs surveilleront de près cette situation, car les éventuelles retombées d’un cas de défaut sur les économies chinoise et mondiales sont problématiques.

Relance du taux d’inflation au Canada

L’augmentation du taux d’inflation persiste au Canada. En août, le taux d’inflation au pays s’élevait à 4,1 %, comparativement à celui du même mois de 2020, dépassant le taux prévu de 3,9 % par les économistes. Il s’agit également du plus haut taux d’inflation depuis mars 2003. Une hausse du prix de l’essence, de l’ordre de 32,5 % sur un an, a largement contribué à cet état de fait. La Banque du Canada soutient que l’inflation sera, dans l’ensemble passagère, appelée à éventuellement modérer ses ardeurs. Les ventes au détail se sont repliées de 0,6 % en juillet, bien que Statistique Canada s’attende à ce que ce chiffre augmente à 2,1 % en août. Néanmoins, les répercussions de l’inflation pourraient commencer à se faire sentir chez les consommateurs. Comme la hausse du prix de la nourriture, de l’essence et d’autres biens nécessaires érode le pouvoir d’achat des consommateurs canadiens, les dépenses discrétionnaires pourraient en subir les conséquences négatives. À l’heure actuelle, au vu du ralentissement du secteur immobilier ces derniers mois, la combinaison perdante de ces deux composantes clés du produit intérieur brut canadien pourrait jouer en défaveur de la croissance.

Les perturbations d’approvisionnement ébranlent le secteur de la fabrication

Les activités au sein du secteur de la fabrication, à l’échelle mondiale, ont ralenti pendant le mois de septembre, principalement en réponse aux pénuries d’offre qui ont nui à la production. Les pénuries de puces informatiques, d’acier, de plastique et d’autres matières brutes font des ravages sur la production des fabricants qui tentent bon an mal an de répondre à la demande. De nombreux éléments s’ajoutent à la liste des facteurs responsables de ces pénuries, allant des problèmes de transport, aux intempéries en passant par la propagation du variant Delta de la COVID-19 dans certaines régions du monde, lesquels nuisent à la production. Conséquemment, la production d’articles comme les voitures, les meubles et les appareils ménagers tourne au ralenti. Les activités de fabrication aux États-Unis, en Allemagne et au Japon ont toutes diminué pendant le mois, tandis que le secteur de la fabrication chinois s’est replié. Les défis que doivent relever les fabricants pourraient se répandre aux autres secteurs, y compris les concessionnaires, les détaillants de vêtement et les produits et services de construction résidentielle. Ces problèmes d’approvisionnement se font ressentir encore plus durement à l’approche de la saison des fêtes. Si les pénuries devaient avoir des répercussions sur le volume de vente, la reprise pourrait en souffrir.

Rendements des marchés au 30 septembre 2021
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice composé S&P/TSX (CAD)
20 070,25
(2,49 %)
15,13 %
24,49 %
Indice S&P 500 (USD)
4 307,54
(4,76 %)
14,68 %
28,09 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
33 843,92
(4,29 %)
10,58 %
21,82 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 281,29
(3,19 %)
6,23 %
22,68 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 253,10
(4,25 %)
(2,96 %)
15,51 %
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 172,97
(1,40 %)
(3,95 %)
(3,35 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
246,47
(1,85 %)
(4,47 %)
(1,74 %)
Devises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
CAD/USD
0,7885
(0,52) %
0,41 %
5,04 %
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
West Texas Intermediate (USD/baril)
75,12
9,66 %
54,82 %
94,01 %
Or (USD/oz)
1 756,91
(3,13 %)
(7,45 %)
(6,84 %)