Le secteur de l’emploi reprend de la vigueur au Canada, alors que les pénuries persistantes et les difficultés de la chaîne d’approvisionnement entravent la reprise économique mondiale.
5 novembre 2021
Introduction
Le variant Delta de la COVID-19 et les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement ont mis des bâtons dans les roues à l’activité économique en octobre. L’inflation est demeurée élevée, forçant certaines banques centrales du globe à reconnaître que l’inflation pourrait faire des siennes au-delà du seuil de 2022. Selon les rapports d’octobre, la croissance économique des États-Unis et de la Chine a ralenti au troisième trimestre, tandis que celle de l’Europe a essentiellement fait du surplace pendant cette période.
Les marchés boursiers se sont avancés pendant le mois d’octobre. Les investisseurs ont fait fi des remous inflationnistes et de la pâleur potentielle de la croissance économique pour leur préférer les données financières relativement solides des entreprises. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a passé le fil d’arrivée mensuel armé d’un nouveau record. Ce sont les secteurs de l’énergie et des produits industriels qui ont occupé la tête d’affiche pendant le mois. Parallèlement, les marchés d’actions américaines ont aussi terminé leur course dans le vert. L’indice S&P 500, le Dow Jones Industrial Average et l’indice composé NASDAQ ont tous décroché des records en octobre. Entre-temps, du côté des obligations, les bons du gouvernement canadien sur 10 ans se sont avancés, tandis que ceux du gouvernement américain ont terminé au même niveau.
Redressement du taux d’emploi
Le marché de la main-d’œuvre canadien a poursuivi sur sa lancée haussière. Le taux de chômage a reculé, passant de 7,1 % au cours du mois précédent à 6,9 % en septembre. Il s’agit du taux de chômage le plus faible depuis l’arrivée de la pandémie. L’économie a ajouté quelque 157 000 emplois à son total mensuel, principalement à temps plein. Un grand nombre d’ajouts a eu lieu dans la fonction publique, ainsi que dans les domaines de l’information, de la culture et de l’administration. Ce faisant, le nombre de personnes employées s’établissait à 19,1 millions en septembre, soit un chiffre comparable à ceux qui étaient en vigueur avant la pandémie. Le taux de participation de la main-d’œuvre a aussi légèrement grimpé en septembre, se rapprochant ainsi des niveaux prépandémiques et soulageant probablement par la même occasion certains des maux causés par la pénurie d’employés.
L’inflation fait craindre le pire
L’inflation a représenté un des principaux risques pour l’économie mondiale et les marchés financiers en 2021. Le spectre de la stagflation (un contexte où l’inflation persiste en présence de taux de chômage élevé et d’une faible croissance économique) soulève également les craintes. Au Canada, les prix à la consommation ont grimpé de 4,4 % sur une base annuelle en septembre, bien au-delà de la plage de contrôle établie par la Banque du Canada. L’essence et la nourriture sont les principaux coupables dans cette course à la hausse. La Banque du Canada a bien pris note des pressions soutenues exercées par l’inflation. Lors de sa rencontre en octobre, la Banque du Canada a reconnu que l’inflation allait probablement subsister en 2022 avant de ralentir vers sa cible de 2 % vers la fin de l’année. Conséquemment et principalement en réponse à cette pression inflationniste, la Banque du Canada s’attend à ce que son taux directeur augmente au deuxième ou troisième trimestre de 2022.
La trame de l’histoire est essentiellement la même aux États-Unis. Les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale et les pénuries de biens ont participé à cette flambée de l’inflation. Jerome Powell, président du conseil de la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») a modifié sa version des faits quant au moment jugé opportun pour instaurer des mesures d’assouplissement pour contrôler l’inflation, faisant remarquer également que celle-ci allait probablement continuer à sévir en 2022. Il est possible que la Fed réduise son programme de rachat obligataire ce trimestre, mais il semblerait qu’une augmentation des taux d’intérêt ne soit pas encore officiellement considérée. M. Powell a précisé que la Fed allait utiliser tous les outils dont elle dispose pour combattre cette hausse de l’inflation.
Ralentissement de la croissance économique américaine au T3
Selon une estimation du bureau américain de l’analyse économique, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis aurait augmenté de 2,0 % sur une base annualisée au troisième trimestre de 2021. Le pas du taux d’expansion s’est avéré beaucoup moins hardi que celui de 6,7 % enregistré au deuxième trimestre, réalisant ainsi sa plus faible croissance depuis le repli de l’économie au deuxième trimestre de 2020. La propagation du variant Delta de la COVID-19 et les défis sur le plan de l’offre ont pesé lourd sur l’activité commerciale. Les dépenses des consommateurs ont représenté la contribution clé à la croissance pendant le trimestre. Toutefois, le taux de croissance des dépenses a ralenti sa cadence par rapport au trimestre précédent en raison d’un recul des achats de véhicules motorisés et des pièces automobiles, principalement causé par la pénurie de pièces. La croissance a également été minée par le déclin des exportations nettes et de l’investissement dans l’immobilier résidentiel. L’indice Chicago Fed National Activity affichait un résultat négatif en septembre, laissant deviner une croissance inférieure à la tendance à l’avenir. Néanmoins, les économistes s’attendent à ce que les défis posés par la pandémie s’estompent et que le marché de la main-d’œuvre s’améliore, ce qui pourrait prêter main-forte à l’activité économique au quatrième trimestre.
Les pénuries affectent la production et l’économie chinoises
Le produit intérieur brut de la Chine a pris de l’expansion au troisième trimestre de 2021, quoiqu’à son rythme le plus lent depuis un an. Son PIB affichait une croissance de 4,9 % sur un an, ce qui représente un ralentissement considérable par rapport à son expansion de 7,9 % au deuxième trimestre. Là aussi, c’est la hausse des dépenses des consommateurs qui a contribué à la croissance. Toutefois, cette forte demande nationale a dû composer avec une production industrielle et de biens immobiliers au ralenti. Le secteur de la fabrication, une composante clé de l’économie chinoise, a perdu pied en 2021 considérant que le niveau d’activité a chuté à des niveaux de récession en août. La production (output) au sein du secteur figurait parmi les principaux coupables, subissant les contrecoups des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, des pannes de courant et de la propagation du variant Delta de la COVID-19. La hausse du prix des éléments intervenant dans la production (input) a également pesé lourd sur le secteur. Bien que la croissance de la Chine soit relativement solide comparativement à celle des autres régions du monde, le ralentissement notable de la deuxième plus grande économie au monde représente une source d’inquiétudes pour le reste de l’économie mondiale. La situation est telle que la Banque populaire de Chine puisse être forcée d’assouplir sa politique monétaire afin d’aider le pays à atteindre ses objectifs de croissance économique.
Rendements des marchés au 31 octobre 2021
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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21 037,07
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4,82 %
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20,67 %
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35,02 %
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4 605,38
|
6,91 %
|
22,61 %
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40,84 %
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|
35 819,56
|
5,84 %
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17,03 %
|
35,16 %
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|
2 335,53
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2,38 %
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8,75 %
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31,20 %
|
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1 264,75
|
0,93 %
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(2,05 %)
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14,62 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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---|---|---|---|---|
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1 160,61
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(1,05 %)
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(4,96 %)
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(3,64 %)
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245,68
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(0,32 %)
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(4,78 %)
|
(1,88 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
|
Cumul annuel
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1 an
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---|---|---|---|---|
|
0,8073
|
2,35 %
|
2,72 %
|
7,53 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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---|---|---|---|---|
|
83,57
|
11,38 %
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72,24 %
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133,50 %
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1 783,38
|
1,50 %
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(6,06 %)
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(5,08 %)
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