Les États-Unis approuvent un nouveau plan de relance massif et l’Europe commence à se rétablir.
8 avril 2021
Introduction
La distribution soutenue de vaccins contre la COVID-19 et l’assouplissement des mesures de confinement ont joué en faveur de l’activité économique en mars. Le projet de loi américain visant la relance économique en 2021 a été ratifié, ce qui a eu pour effet de raviver les espoirs d’un redressement de la plus grande économie au monde puis d’éventuelles répercussions positives sur l’économie mondiale.
Les marchés boursiers mondiaux se sont montrés plutôt volatils en mars, bien qu’ils aient quand même réussi à terminer leur course en territoire positif pour le mois. La ratification par le gouvernement américain du plan de relance et l’amélioration de la conjoncture en générale ont ranimé l’humeur des investisseurs. Toutefois, des craintes à l’égard de l’inflation et de la surévaluation des cours boursiers sont venues miner ce sentiment d’allégresse, particulièrement au vu de la croissance des rendements obligataires à long terme. Ces inquiétudes, notamment sur le plan de la surévaluation des cours, ont pesé lourd sur les actions technologiques qui ont pris du retard sur le reste du groupe : les investisseurs leur ont préféré les actions cycliques qui, selon toute attente, devraient bien se tirer d’affaire pendant le redressement. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a atteint un nouveau sommet, tout comme l’indice S&P 500 et le Dow Jones Industrial Average aux États-Unis. Le prix du pétrole a passé le fil d’arrivée mensuel en léger retrait, à l’instar du prix de l’or.
Craintes inflationnistes en sourdine
Lors de sa rencontre de mars, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a conservé sa fourchette cible de 0,00 % à 0,25 % pour son taux des fonds fédéraux, tout en maintenant son programme d’achat d’actifs à 120 milliards $ US par mois. Malgré ses perspectives économiques plus favorables, la banque centrale américaine a indiqué que l’économie présente toujours des zones de faiblesse substantielles. La Fed a également souligné la présence de certaines tendances inflationnistes, lesquelles pourraient prendre leur envol et nuire au redressement économique. Elle estime cependant que cette hausse de l’inflation puisse se révéler temporaire. Ainsi, bien que le taux d’inflation risque de grimper en 2021, celui-ci pourrait ralentir de nouveau en 2022. Les prix à la consommation sur douze mois sont comparables aux niveaux ultra-bas enregistrés en 2020, lorsque la croissance des prix avait considérablement diminué en raison de la pandémie. En réponse, la Fed s’attend à maintenir son taux d’intérêt directeur près de zéro jusqu’en 2023. La banque a également renouvelé son engagement à ajuster sa politique de façon à appuyer l’économie, au besoin.
Ratification d’un plan de relance historique
À la suite d’intenses négociations, le plan de relance d’une valeur de 1,9 billion $ US a été ratifié par le président américain Joe Biden. Connu sous le nom du « American Rescue Plan Act of 2021 », ce plan comprend des paiements directs de 1 400 $ US aux citoyens américains admissibles, un prolongement des avantages pour sans-emplois, un soutien aux gouvernements municipaux et des États ainsi que de l’aide pour les petites entreprises. Parallèlement à ce qui s’est produit lors des deux plans de relance antérieurs, mis en place pour contrer les effets de la pandémie et assortis de paiements directs aux ménages, l’économie américaine est appelée à tirer parti d’une augmentation marquée des dépenses, lesquelles contribueront à l’amélioration générale des conditions économiques.
L’assistance soutenue aux entreprises les plus durement touchées par la pandémie, particulièrement les petites entreprises, figure parmi les éléments cruciaux de ce plan. En prolongeant le crédit d’impôt visant la rétention des employés et en payant le salaire des personnes malades et en congé parental, les compagnies pourraient être en mesure de conserver leurs employés, ce qui devrait se révéler avantageux pour l’économie américaine. Par ailleurs, le plan de relance octroiera 15 milliards $ US au Economic Injury Disaster Loan (prêt pour préjudice économique causé par un sinistre) destiné aux petites entreprises, ainsi que 28,6 milliards $ US au Restaurant Revitalization Fund (fonds visant la revitalisation de la restauration). Les petites entreprises sont les pierres angulaires de toute économie, et bon nombre d’entre elles ont énormément souffert des mesures de confinement et de la conjoncture défavorable causées par la pandémie. Cette aide économique pourrait aider les sociétés à survivre, puis à faire fructifier leurs affaires une fois les restrictions imposées par la COVID-19 levées.
Amélioration de l’activité commerciale européenne
L’activité commerciale en Europe a repris du poil de la bête en mars, selon l’indice des directeurs d’achats IHS Markit de la zone euro, comme en témoigne son expansion pour la première fois depuis octobre 2020. En tête de liste parmi les contributeurs à ce branle-bas d’activité, on retrouvait le secteur de la fabrication, notamment celui de l’Allemagne qui a enregistré son accroissement le plus rapide de tous les temps. C’est la hausse marquée des nouvelles commandes, tant domestiques qu’étrangères, qui a alimenté l’activité manufacturière dans cette région. À la lumière de l’augmentation des commandes et de la production, les fabricants ont dû hausser leur taux d’embauche, ce qui représente un autre signal positif pour l’économie européenne. Le secteur des services s’est quant à lui replié en mars, bien qu’à son rythme le plus lent depuis août 2020. Le rendement de ce secteur risque d’être inégal jusqu’à ce que les vaccins contre la COVID-19 soient largement distribués et que les restrictions sur les déplacements internationaux soient abolies. Il n’en reste pas moins que toute amélioration se révélera vitale au redressement complet de l’économie européenne. Ces résultats positifs dans l’ensemble, issus des secteurs de la fabrication et des services, laissent prévoir une forte reprise de l’activité économique en Europe suivant l’assouplissement des mesures de confinement mondiales, lesquelles devraient avantager les entreprises européennes et l’économie de ce continent.
Méga-entente appelée à transformer le réseau canadien des télécommunications
Le secteur des télécommunications canadien était sous la sellette en mars après que Rogers Communications Inc. a annoncé qu’elle se porterait acquéreur de Shaw Communications Inc. en échange de 26 milliards $. L’entente n’a pas encore été approuvée. Le conseil des directeurs de Rogers a donné son aval à la transaction, tandis que le conseil de Shaw entend recommander l’accord à ses actionnaires. Toutefois, cette entente fait l’objet d’un scrutin minutieux tant du gouvernement canadien que des autorités réglementaires, principalement en raison des craintes sur le plan de la concurrence au sein du secteur. Si cette entente devait être sanctifiée, Rogers a manifesté son intention d’accroître sa présence dans l’Ouest canadien. En effet, advenant le fait accompli, Rogers planifie accorder environ 6,5 milliards $ à l’amélioration des infrastructures, notamment à l’aide de son réseau 5G, et améliorer l’accès à tous, y compris les personnes vivant dans des communautés éloignées et autochtones. Outre les avantages réels qu’un tel accord puisse offrir sur le plan de l’accès aux services d’internet, de téléphonie et de câble pour un plus grand nombre d’utilisateurs, cette importante somme d’argent investie dans l’infrastructure avantagerait possiblement l’économie canadienne dans son ensemble. Pour construire un meilleur réseau, Rogers devra solliciter les services d’un plus grand nombre de personnes, ce qui aura un effet exponentiel pour les économies locales : un taux d’embauche plus élevé entraîne une augmentation des dépenses, plus de dépenses mènent ultimement à plus de placements d’affaires et, en conséquence, à de meilleures conditions économiques. En revanche, la diminution de la concurrence demeure une inquiétude de taille dans cette arène. Il n’en reste pas moins que le niveau de réinvestissement prévu par Rogers pourrait se solder par un résultat net positif pour l’économie, tout en servant de tremplin à la croissance économique dans l’ouest et le nord du Canada.
Rendements des marchés au 31 mars 2021
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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18 700,67
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3,55 %
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7,27 %
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39,78 %
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3 972,89
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4,24 %)
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5,77 %
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53,71 %
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32 891,55
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6,62 %
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7,76 %)
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50,48 %
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2 208,32
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1,82 %
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2,83 %)
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45,46 %
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1 316,42
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(1,70 %)
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1,95 %
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59,13 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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---|---|---|---|---|
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1 159,72
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(1,46 %)
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(5,00 %)
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1,65 %
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245,90
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(1,90 %)
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(4,69 %)
|
3,91 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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0,7961
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0,82 %
|
0,72 %
|
11,30 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul annuel
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1 an
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---|---|---|---|---|
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59,16
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(3,53 %)
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22,28 %
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189,70 %
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1 707,71
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(1,52 %)
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(10,04 %)
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8,28 %
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