Ce n’est pas qu’à la pompe que les temps sont durs pour les Canadiens. Lisez notre revue mensuelle pour connaître les enjeux qui ont des répercussions sur les marchés.
7 juin 2022
Introduction
Les marchés d’actions mondiales ont essentiellement fait du surplace au cours du mois de mai. Les tensions géopolitiques ont attisé la volatilité boursière, tandis que les investisseurs ont tenté de deviner l’ampleur des mesures qu’allaient adopter les banques centrales et leurs répercussions sur la croissance économique. Les marchés boursiers ont progressé vers la fin du mois lorsque la Réserve fédérale américaine (Fed) a divulgué son plus récent compte-rendu, lequel traçait les étapes du resserrement de sa politique monétaire. La Chine a levé ses mesures de confinement vers la fin du mois, insufflant un vent d’espoir quant à une remontée économique. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX essuyait une petite perte, huit de ses onze secteurs ayant accusé un recul. Au pied du palmarès, on retrouvait les secteurs des matières premières et des soins de la santé. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a passé le fil d’arrivée à peu près au même niveau, tandis que l’indice composé NASDAQ, à forte teneur technologique, essuyait un revers pendant le mois.
Les prix à la consommation ont poursuivi leur ascension, bien qu’à un rythme légèrement moins prononcé selon toute apparence. Les activités de fabrication et du secteur des services ont mis la pédale douce pendant le mois, principalement en raison des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et des mesures de confinement en Chine. La Fed a augmenté la fourchette cible de ses fonds fédéraux de 50 points de base, soit entre 0,75 % et 1,00 %. La Banque d’Angleterre a hissé son taux d’un autre 25 points de base pour l’établir à 1,00 %, ce qui représente sa quatrième augmentation consécutive. Les taux de rendement des obligations du gouvernement à 10 ans, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont quant à eux terminé à la baisse en mai.
Hausse la plus marquée depuis 2000
Lors de sa rencontre au début de mai, la Fed a augmenté la fourchette cible de ses fonds fédéraux de 50 points de base, soit entre 0,75 % et 1,00 %. Il s’agissait de la deuxième augmentation consécutive de ses taux et sa plus imposante depuis 2000. Les pressions inflationnistes s’accumulant à la vitesse de l’éclair, la Fed a déterminé que des hausses plus radicales de ses taux directeurs étaient justifiées. La Fed a également annoncé qu’à compter de juin, elle allait réduire son bilan de 9 billions $ US en se délestant de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires (représentant 47,5 milliards $ US), en fonction de montants graduellement plus élevés au fil des mois. Dans le compte-rendu issu de la même rencontre, la plupart des représentants de la Fed se sont entendus pour maintenir en place cette approche dynamique, et à ce titre, d’autres augmentations de 50 points de base sont à prévoir au cours des deux prochaines rencontres. Les banquiers centraux des États-Unis estiment que ces gestes pourront aider à tempérer l’inflation galopante qui a décroché des sommets non atteints depuis le début des années 1980. La Fed a également noté qu’elle serait ainsi mieux habilitée à changer sa politique plus tard au courant de l’année si les conditions économiques devaient s’altérer en contexte de prix et de taux à la hausse et de tensions géopolitiques soutenues.
Inflation : un boulet pour les finances personnelles
Statistique Canada a indiqué que les prix à la consommation au Canada avaient poursuivi leur élan haussier en avril. Le taux d’inflation du Canada sur un an s’élevait à 6,8 % en avril, soit un taux tout juste supérieur à celui de 6,7 % escompté par les économistes. Les pressions n’ont pas épargné les consommateurs, notamment du côté de la nourriture, du logement et de l’énergie. Maintenant, les signes révèlent un certain stress sur le plan de la consommation ainsi qu’une détérioration de la confiance. En mars, les ventes au détail étaient plus ou moins restées au même niveau, ratant la cible de 1,4 % prévue par les économistes. Un fléchissement sur le plan de la vente de nouveaux véhicules a fait contrepoids à l’augmentation des recettes d’essence. Au 27 mai, on constatait cependant que la confiance des consommateurs se gâtait pour une cinquième semaine consécutive. En effet, les finances personnelles représentent une zone d’inquiétude importante pour de nombreux Canadiens et Canadiennes, sachant que 41 % d’entre eux estiment que leur situation financière est pire maintenant qu’elle ne l’était il y a un an. Ces soucis sont essentiellement dus à la flambée des prix et à la hausse des taux; or, il est prévu que la Banque du Canada augmente ses taux de nouveau tout au long de 20221. Entretemps, Statistique Canada indiquait que la dette des ménages avait augmenté de 0,5 % en mars, alimentée partiellement par le niveau d’endettement par cartes de crédit bancaires (0,9 %). À la lumière de ces données, il en ressort un accablement financier pour les consommateurs canadiens qui pourrait mener à un effritement de l’économie canadienne à l’avenir.
Sommet record du prix de l’essence
Selon Ressources naturelles Canada, le 16 mai dernier – pour la première fois au Canada – le prix moyen pour se procurer de l’essence à l’échelle du pays a passé le seuil des 2,00 $ le litre. Ce chiffre représente une augmentation de 0,30 $ le litre depuis la mi-avril. Après avoir dégringolé à la suite des premières mesures de confinement au début de la pandémie, le prix de l’essence a orchestré une remontée spectaculaire en tandem avec le prix du pétrole. Le prix du baril a atteint 119 $ en mai, poussé par une augmentation de 10 %. Au cours de la dernière année, le prix du pétrole a augmenté par une marge supérieure à 70 %. Lors de la reprise des activités économiques au sortir des mesures de confinement, la demande a augmenté considérablement. L’offre restante s’est avérée, à ce moment-là relativement modeste, ce qui a eu pour effet de faire gonfler les prix. Un rapport récent publié par Bloomberg révélait que les augmentations de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole n’avaient pas été aussi élevées que prévu, partiellement en raison des capacités de production limitées de certains pays. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine se poursuit et, sachant que l’Union européenne a décidé d’interdire partiellement le pétrole russe vers la fin du mois et que la Chine abandonne ses mesures de confinement, le prix du pétrole pourrait s’accroître encore plus, alimenté par une demande mondiale encore plus forte. Or, le prix élevé de l’essence fait des ravages dans les finances personnelles des Canadiens et Canadiennes, bon nombre se disant inquiet des répercussions potentielles d’autres augmentations à ce niveau.
Ralentissement de la croissance selon l’OCDE
En s’appuyant sur des estimations provisoires, l’Organisation de la coopération et de développement économiques (OCDE) a constaté que la croissance économique parmi les nations membres a ralenti au premier trimestre de 2022. La croissance économique des pays membres de l’OCDE s’est avancée de 0,1 % au premier trimestre de 2022, ce qui représente une baisse par rapport au 1,2 % enregistré au quatrième trimestre de 2021. Parmi les pays du G7, l’économie s’est repliée de 0,1 %, là aussi un résultat inférieur au taux de croissance de 1,2 % affiché au quatrième trimestre. Dans l’ensemble, les retraits aux États-Unis et au Japon, causés par une chute dans les échanges nets de produits en raison des problèmes persistants dans les dédales de la chaîne d’approvisionnement, ont eu de lourdes répercussions. L’OCDE notait que le produit intérieur brut (PIB) au Canada, aux États-Unis et en France demeurait au-dessus des niveaux prépandémiques, tandis que celui du Japon, de l’Allemagne et de l’Italie se situait en deçà des niveaux prépandémiques. Le PIB du Royaume-Uni a surpassé son niveau prépandémique pour la première fois au premier trimestre de 2022. Plusieurs facteurs pourraient occasionner des répercussions néfastes à l’avenir, notamment la flambée des prix, le resserrement des politiques monétaires, les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les tensions géopolitiques.
Rendements des marchés - au 31 mai 2022
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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20 729,34
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(0,16 %)
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(0,16 %)
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(2,33 %)
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(2,33 %)
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5,06 %
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5,06 %
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4 132,15
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0,01 %
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(1,43 %)
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(13,30 %)
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(13,41 %)
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(1,71 %)
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2,74 %
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32 990,12
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0,04 %)
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(1,40 %)
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(9,21 %)
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(9,33 %)
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(4,46 %)
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(0,13 %)
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2 037,87
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0,21 %
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(1,23 %)
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(12,77 %)
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(12,88 %)
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(12,69 %)
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(8,60 %)
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1 077,67
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0,14 %
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(1,30 %)
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(12,53 %)
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(12,64 %)
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(21,69 %)
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(18,03 %)
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1 808,41
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0,04 %
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(1,39 %)
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(13,61 %)
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(13,72 %)
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(12,08 %)
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(7,97 %)
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169,51
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0,42 %
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(1,03 %)
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(12,23 %)
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(12,34 %)
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(19,42 %)
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(15,53 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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1 067,93
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(0,07 %)
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(0,07 %)
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(10,28 %)
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(10,28 %)
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(8,55 %)
|
(8,55 %)
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215,78
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0,30 %
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(1,14 %)
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(11,58 %)
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(11,69 %)
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(13,94 %)
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(9,78 %)
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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0,7906
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1,68 %
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-
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(0,11 %)
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-
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(4,64 %)
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-
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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114,67
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10,09 %
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-
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53,24 %
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-
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73,78 %
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-
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1 837,35
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(3,13 %)
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-
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0,46 %
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-
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7,04 %
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-
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