Le Canada enregistre sa première baisse du nombre d’emplois depuis août 2022
11 juillet 2023
Introduction
Les marchés boursiers mondiaux ont progressé en juin. Les actions ont remonté la pente au début du mois quand les décideurs américains se sont entendus pour relever le plafond de la dette des États-Unis, ce qui a éliminé l’inquiétude qu’entretenaient les investisseurs quant à un possible défaut de paiement. La Banque du Canada (BDC), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BOE) ont toutes majoré leurs taux ce mois-ci, tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) a choisi de le maintenir. Cependant, la Fed a vite fait savoir que cette pause pourrait être temporaire, puisqu’il semble que l’économie américaine aura besoin de nouvelles hausses pour juguler l’inflation. Les activités commerciales, notamment manufacturières, ont fait montre de faiblesse au cours du mois, ce qui indiquerait que la demande mondiale décroît en raison des conditions financières serrées.
L’indice composé S&P/TSX a dégagé un gain ce mois-ci, tiré de l’avant par le secteur de la consommation discrétionnaire. Les actions américaines, mesurées par l’indice MSCI USA, ont fini en meilleure posture. Les rendements des obligations à 10 ans du gouvernement ont augmenté, tant au Canada qu’aux États-Unis. Du côté du pétrole et de l’or, le prix du premier a grimpé tandis que celui du deuxième est tombé.
Les banques centrales américaines vont dans des directions opposées
En juin, la BDC et la Fed ont toutes deux changé leur façon de s’attaquer à l’inflation. Après avoir marqué deux pauses de suite lors de ses précédentes rencontres, la BDC a ajouté 25 points de base à son taux de financement à un jour qui s’établit désormais à 4,75 %. La BDC avait prévu de le maintenir, mais puisque d’inflation demeure élevée et que la croissance économique du Canada est plus forte qu’escomptée, elle a opté pour cette hausse qui en a surpris plus d’un. La BDC n’a pas signalé quelles étaient ses intentions quant aux prochaines réunions, mais elle a rappelé sa détermination à rabattre l’inflation. L’inflation a reculé à 3,4 % en mai, encore au-dessus de la cible de 2 % de la BDC, mais plus proche des attentes pour 2023 de la banque centrale. Les Américains ont pour leur part pris la décision opposée. Après avoir valorisé le taux des fonds fédéraux de 25 points de base à sa première rencontre, la Fed a choisi de le maintenir lors de sa réunion de juin. Les marchés s’attendaient pour la plupart à cette décision. Néanmoins, cela indique que la Fed veut prendre du recul et analyser les répercussions de sa politique monétaire sur l’inflation et l’économie américaine. Quoiqu’il en soit, la Fed semble disposée à reprendre ses hausses des taux d’intérêt. Ses administrateurs ont en effet déclaré que la Fed allait sans aucun doute les augmenter encore et que le taux directeur pourrait atteindre 5,6 %. Étant donné que les États-Unis ont enregistré une croissance économique annualisée de 2 % au premier trimestre et qu’il est peu probable qu’ils entrent en récession cette année, la Fed peut se permettre d’agir ainsi.
Au Canada, le marché du travail montre des signes d’essoufflement
Le marché du travail a été pour le Canada un moteur économique important au sortir de la pandémie. Sa robustesse a soutenu les consommateurs canadiens qui ont prouvé leur résilience en dépit de conditions financières serrées. Toutefois, des données récentes indiquent que le marché du travail commencerait à s’essouffler. L’économie canadienne a perdu 17 300 emplois en mai, son premier déclin mensuel depuis août 2022. Les pertes ont eu lieu surtout du côté des emplois à temps complet. La création d’emplois a été relativement modeste ces derniers mois. En mai, le taux de chômage s’est aggravé à 5,2 %, ce qui constitue une première hausse depuis août 2022. De plus, les chiffres de Statistique Canada pour le premier trimestre révèlent que la demande de main-d’œuvre s’amenuiserait, bien que lentement. Le nombre de postes vacants s’est amoindri pour un troisième trimestre de suite, cette fois-ci de 33 500. La demande de main-d’œuvre a reculé de 0,3 % au cours du trimestre, alors qu’elle avait monté de 1,0 % au premier trimestre de 2022. Étant donné que le marché du travail ralentit, la hausse des salaires a elle aussi décéléré pendant le premier trimestre. Il se pourrait que la politique monétaire serrée et l’incertitude économique commencent à peser sur le marché du travail canadien.
La BCE est aux prises avec l’inflation la plus élevée du G7
L’inflation a été l’une des principales causes d’incertitude économique de ces dernières années. Elle a conduit les banques centrales à adopter des mesures sévères afin de contrer ces fortes pressions inflationnistes. Tandis que plusieurs économies majeures voient leur taux d’inflation tomber à un niveau plus acceptable, le Royaume-Uni fait face à une inflation qui demeure extrêmement élevée. L’inflation du Royaume-Uni est la plus forte de tous les pays du G7. Elle se chiffrait à 8,7 % en mai, tout comme en avril. Les sept mois précédents avaient été marqués par un taux d’inflation à deux chiffres. En présence d’une inflation qui s’entête à excéder le seuil voulu, la BCE n’a eu d’autre choix que de relever de nouveau son taux d’intérêt. Lors de sa rencontre de juin, la BCE a augmenté son taux directeur de 50 points de base pour l’établir à 5,00 %. La banque centrale du Royaume-Uni pourrait aller encore plus haut. Le président de la BCE, Andrew Bailey, n’a pas voulu dire quelles étaient les intentions de la banque à sa prochaine rencontre, mais il a toutefois fait remarquer que les taux d’intérêt risquaient de demeurer supérieurs plus longtemps si les pressions inflationnistes perduraient. La banque va continuer de se fier aux données et de suivre de près l’effet qu’aura une politique monétaire plus stricte sur les consommateurs et sur l’économie. L’économie du Royaume-Uni a affiché un taux de croissance d’à peine 0,1 % au premier trimestre, résultat identique à celui du quatrième trimestre. Les conditions financières plus contraignantes exercent une forte pression sur les ménages de ce pays.
L’Arabie saoudite freine encore sa production de pétrole
Au sortir de la réunion de juin de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle réduirait sa production de pétrole d’un million de barils par jour en juillet. Cette réduction s’ajoute à celles antérieurement annoncées par l’OPEP pour l’année 2023. Les prix du pétrole a considérablement reculé cette année, ce qui a incité l’OPEP a corrigé son niveau de production dans le but de les stabiliser. La demande est un autre facteur crucial qui a orienté la décision prise par l’Arabie saoudite et l’OPEP. Les membres du cartel craignent que la demande mondiale de pétrole dégringole en raison de la faiblesse de l’activité économique. Ceci ajouterait de la pression sur le prix du pétrole. Toutefois, l’Agence internationale de l’énergie remet en question cette hypothèse, car elle croit plutôt que la demande en matière de pétrole sera supérieure en 2023 à ce qu’elle a été en 2022. Mais l’incertitude économique et la fin du redressement postpandémique pourraient créer un contexte susceptible de faire baisser la demande mondiale en 2024. Le prix du pétrole a progressé en juin.
Rendements des marchés - au 30 juin 2023
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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20 155,29
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2,98 %
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2,98 %
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3,97 %
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3,97 %
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6,86 %
|
6,86 %
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Indice MSCI USA (USD) |
4 228,59
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6,53 %
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3,60 %
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16,16 %
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13,58 %
|
17,58 %
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20,84 %
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2 131,72
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4,40 %
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1,53 %
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9,66 %
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7,22 %
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15,46 %
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18,66 %
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989,48
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3,23 %
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0,38 %
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3,46 %
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1,16 %
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(1,12 %)
|
1,62 %
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1 928,43
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4,63 %
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1,75 %
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11,37 %
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8,89 %
|
18,57 %
|
21,86 %
|
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163,25
|
3,07 %
|
0,22 %
|
4,82 %
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2,49 %
|
3,32 %
|
6,18 %
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Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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1 077,53
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0,04 %
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0,04 %
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2,51 %
|
2,51 %
|
3,15 %
|
3,15 %
|
|
206,70
|
0,23 %
|
(2,53 %)
|
2,22 %
|
(0,06 %)
|
(1,11 %)
|
1,63 %
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Devices |
Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
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1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
|
0,7552
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2,43 %
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-
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2,28 %
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-
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(2,86 %)
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-
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Marchandises |
Niveau
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Cumul mensuel
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Cumul mensuel (CAD)
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Cumul annuel
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Cumul annuel (CAD)
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1 an
|
1 an (CAD)
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---|---|---|---|---|---|---|---|
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70,64
|
3,75 %
|
-
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(11,99 %)
|
-
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(33,21 %)
|
-
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1 919,35
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(2,21 %)
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-
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5,23 %
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-
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6,82 %
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-
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