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La Réserve fédérale américaine signale un resserrement des taux, la pénurie de puces continue de freiner l’industrie automobile et la reprise s’essouffle au Canada. 

9 juillet 2021

Introduction

À l’échelle mondiale, le redressement économique s’est poursuivi en juin bien que certaines régions du globe aient subi quelques ralentissements causés par les mesures de confinement. Les activités sur le plan de la fabrication se sont révélées relativement solides à travers le monde. Le secteur des services, notamment en Europe, a aussi repris du poil de la bête pendant le mois. L’optimisme des consommateurs et des entreprises semble être au beau fixe, ce qui laisse présager de bonnes choses pour la santé de l’économie mondiale. Bon nombre des banques centrales du monde ont émis des prévisions à la hausse, y compris la Réserve fédérale américaine (la « Fed »), signalant qu’une augmentation de leurs taux directeurs pourrait se concrétiser plus tôt que prévu. 

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a décroché un nouveau record en dépassant les 20 000 pour la toute première fois. Ce sont les secteurs des technologies de l’information et de l’énergie qui ont mené la charge du principal indice canadien. Au sud de la frontière, les actions américaines ont passé le fil d’arrivée mensuel en meilleure posture, comme en témoignent les niveaux records de clôture atteints par l’indice S&P 500 et l’indice composé NASDAQ en juin. Les actions mondiales, selon l’indice MSCI Monde tous pays (ACWI), ont aussi orchestré une légère ascension pendant la période mensuelle. Les rendements des obligations du gouvernement à 10 ans, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont battu en retraite en juin. Les attentes haussières sur le plan de la demande mondiale de pétrole ont fait grimper les prix à plus de 70 $ US le baril pour la première fois depuis 2018. En revanche, le prix de l’or s’est incliné pendant le mois.

Resserrement à prévoir

À l’issue de sa rencontre de juin, la Fed a annoncé qu’elle conservait sa fourchette cible entre 0,00 % et 0,25 % pour son taux des fonds fédéraux, tout en maintenant son programme d’achat d’obligations à 120 milliards $ US par mois. La Fed a émis des prévisions haussières à l’égard de l’économie américaine et de l’inflation, laissant entendre aux marchés qu’elle pourrait resserrer sa politique en augmentant son taux directeur principal plus tôt que prévu. La Fed a également noté qu’elle avait entamé les pourparlers visant la réduction de son programme de rachats obligataires. Parmi les représentants de la Fed, 11 sur 18 s’attendent à deux hausses d’ici la fin de 2023, tandis que sept d’entre prévoient une hausse en 2022. Cette nouvelle a pris les marchés par surprise et a eu tôt fait de provoquer un déclin des cours boursiers et des rendements obligataires du gouvernement à long terme. 

Toutefois, tant les actions que les obligations ont ensuite retrouvé leur équilibre tandis que la Fed a cherché à apaiser les craintes. Jerome Powell, président de la Fed, a réitéré que selon l’organisation, l’inflation ne serait que temporaire. Le président de la Fed de New York a également renchéri, faisant remarquer que les discussions sur l’augmentation du taux directeur ne seront pas à l’horaire avant un certain temps. Néanmoins, il semble que le resserrement de la politique soit un sujet qui préoccupe les représentants de la Fed sachant que l’économie reprend des forces, que le marché du travail se rétablit et que l’inflation grimpe.

Pause de la reprise

Selon Statistique Canada, le produit intérieur brut (PIB) du Canada a chuté de 0,3 % en avril. Il s’agit du premier recul en 12 mois et se veut le résultat d’un ralentissement de la croissance causé par les nouvelles mesures de confinement. La fermeture des entreprises jugées non essentielles a également nui à la main-d’œuvre. Le taux de chômage a augmenté dans le sillage d’un plus grand nombre de pertes d’emploi en avril et mai. 

Ces fermetures d’entreprise ont également eu des répercussions sur le consommateur canadien. Les ventes au détail ont chuté de 5,7 % en avril, soit un premier déclin depuis janvier. La plupart des économistes avaient prédit que la reprise économique se réaliserait de façon inégale, aussi ce déclin devrait s’avérer temporaire. Les principaux marchés à l’échelle du pays ont entrepris leur réouverture en juin suivant la poursuite de la distribution des vaccins. Bien que des défis restent à relever, l’optimisme des consommateurs et des commerçants est de plus en plus manifeste.

Pas de puces, pas de production

Une pénurie mondiale de puces à semi-conducteur sévit présentement, laquelle se fait ressentir dans plusieurs autres secteurs d’activité, y compris l’industrie automobile. Suivant le début des mesures de confinement l’année dernière, bon nombre de fabricants automobiles ont réduit leurs commandes de puces, s’attendant à ce que les achats de voiture demeurent peu élevés pendant encore quelque temps. Entre-temps, les fabricants d’ordinateurs et de téléphones se sont procuré les puces pour répondre à la demande élevée occasionnée par le télétravail. Or, à la suite de l’assouplissement des mesures de confinement, les ventes d'autos ont repris de plus belle, si bien que les fabricants de voitures ont maintenant de la difficulté à s’approvisionner en puces. À l’heure actuelle, des millions d'automobiles en Amérique du Nord sont stationnées, attendant de recevoir leurs puces avant de pouvoir être livrées. Cette situation a exercé une pression à la hausse sur le prix des puces et des voitures. Le prix des automobiles, tant neuves qu’usagées, a augmenté considérablement et contribué au taux d’inflation plus élevé au Canada et aux États-Unis. Malgré l’incertitude qui règne quant au moment où les entreprises automobiles seront en mesure de liquider leurs stocks, les fabricants automobiles cotés à l’indice S&P 500 ont joui d’une hausse en juin.

Retour à la normale prévu pour l’année prochaine

Au fur et à mesure que les économies rouvrent leurs portes autour du globe, les marchés s’attendent à ce que la demande pétrolière augmente. Dans son rapport de juin 2021 sur le marché du pétrole, l’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole retrouve ses niveaux prépandémiques avant la fin de 2022. L’agence prévoit que la demande mondiale augmentera de 5 millions de barils par jour cette année, puis d’un autre 3,1 millions de barils par jour en 2022. À plus court terme, la demande des ménages et des entreprises devrait également s’élever. Avec l’été à nos portes, les ménages pourraient voyager plus et ainsi utiliser davantage d’essence. Du côté des entreprises, l’augmentation de la production devrait entraîner un recours plus grand aux produits pétroliers également. Suivant l'accroissement de la demande et de l’utilisation de pétrole, et l'épuisement de l’offre actuelle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et la Russie (« OPEP+ ») a annoncé qu’elle allait conserver les mêmes taux de production jusqu’en juillet. Bien que l’accroissement de la demande alimente le prix du pétrole, la hausse de l’offre pourrait créer un plafond sur les prix à court terme. Le prix du pétrole a joui d’un essor en juin pour terminer sa course à 73,47 $ US le baril.

Rendements des marchés au 30 juin 2021
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice composé S&P/TSX (CAD)
20 165,58
2,20 %
15,67 %
29,97 %
Indice S&P 500 (USD)
4 297,50
2,22 %
14,41 %
38,62 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
34 502,51
(0,08 %)
12,73 %
33,66 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 304,92
(1,25 %)
7,33 %
29,45 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 374,64
(0,11 %)
6,46 %
38,14 %
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 178,96
0,96 %
(3,46 %)
(2,43 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
248,96
(0,73 %)
(3,51 %)
1,98 %
Devises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
CAD/USD
0,8066
(2,72) %
2,62 %
9,48 %
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
West Texas Intermediate (USD/baril)
73,74
10,83 %
51,48 %
87,17 %
Or (USD/oz)
1 770,11
(7,17 %)
(6,76 %)
(0,61 %)