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Alors que la reprise économique se poursuit, tous les yeux sont tournés vers les portefeuilles des Canadiens. 

9 juillet 2021 

Introduction

Les conditions économiques à l’échelle mondiale ont poursuivi sur leur lancée positive en juillet, mais l’augmentation des cas du variant Delta de la COVID-19 dans certaines régions du monde ont soulevé des inquiétudes chez les investisseurs qui craignent qu’une autre vague puisse déferler et dérailler la reprise économique. Les activités du secteur mondial des services ont pris de l’expansion encore ce mois-ci, les réouvertures ayant permis des dépenses plus copieuses dans ce secteur. Entre-temps, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont toutes deux signalé qu’un resserrement de leurs politiques pourrait avoir lieu, mais beaucoup plus tard à l’avenir, laissant plutôt entendre qu’elles envisageaient continuer d’offrir leur appui afin de prêter mainforte à la reprise économique. 

La volatilité a régné sur les marchés d’actions mondiales en juillet, principalement en réponse aux préoccupations suscitées par le variant Delta, ainsi que par la hausse de l’inflation et ses répercussions potentielles sur le redressement. Au Canada, le secteur des biens de consommation de base a mené la charge et permis à l’indice composé S&P/TSX de terminer la période mensuelle légèrement à la hausse. Les actions américaines se sont avancées comme en témoigne la progression de l’indice S&P 500, le Dow Jones Industrial Average et l’indice composé NASDAQ qui ont décroché de nouveaux sommets pendant le mois. Les actions mondiales, mesurées par l’indice MSCI monde tous pays, ont affiché un modeste gain. Les rendements des obligations du gouvernement à 10 ans, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont terminé leur course mensuelle en retrait. Le prix du pétrole a dégagé un petit gain, tandis que le prix de l’or a terminé le mois à la hausse.

Inquiétude causée par la dette élevée des ménages

Dans son plus récent indice des dettes à la consommation, MNP révèle certaines tendances inquiétantes sur le plan du niveau d’endettement des ménages canadiens. Tout juste un peu moins de la moitié des répondants à un sondage mené par MNP craignent de ne pas pouvoir joindre les deux bouts sans s’endetter davantage au cours de l’année qui vient. Entre-temps, trois sur 10 répondants se déclarent insolvables ou incapables de payer leurs dépenses mensuelles, ce qui s’avère le plus haut niveau depuis la création de l’indice. Bon nombre estiment que la pandémie a aggravé leur fardeau d’endettement, citant également l’incertitude sur le plan de l’emploi et l’augmentation des dettes pour tirer parti de la faiblesse des taux d’intérêt. Dans le même sondage, plusieurs répondants ont affirmé qu’une hausse des taux d’intérêt rendrait leur situation financière encore plus précaire. Si plus de Canadiens et Canadiennes sont tenus de réduire leurs dépenses en raison de l’incertitude sur le plan de la dette, cela pourrait éventuellement miner les conditions économiques, y compris le marché du travail et le commerce. Néanmoins à court terme, les répercussions de cet endettement sur l’économie générale pourraient s’avérer peu conséquentes. Le sondage révélait que 32 % des répondants planifient augmenter leurs dépenses suivant la réouverture de l’économie. La Banque du Canada aura certainement à l’œil ces niveaux d’endettement des ménages et les prendra en compte dans ses décisions politiques, sachant que des taux d’intérêt plus élevés pourraient nuire à bon nombre de Canadiens et Canadiennes.

Pénurie de main-d’œuvre

Où sont passés tous les employés? C’est la question que se posent bon nombre d’entreprises américaines. Une pénurie de main-d’œuvre prend forme aux États-Unis et se fait ressentir dans certains indicateurs économiques clés. Les nouvelles demandes de chômage étaient relativement élevées en juillet, la moyenne mobile sur quatre semaines du nombre des demandes ayant légèrement augmenté. En outre, le taux de chômage a également quelque peu grimpé en juin : le nombre d’individus sans emplois s’est accru tandis que le taux de participation de la main-d’œuvre demeurait au même niveau. Or, ceci n’est pas le résultat d’un défaut sur le plan des emplois à pourvoir. Selon le bureau américain des statistiques sur la main-d’œuvre, les postes à pourvoir aux États-Unis ont atteint un nouveau record, soit 9,2 millions à la fin mai. Les craintes envers la pandémie, l’incertitude quant à la garde des enfants et de meilleurs avantages sociaux du gouvernement figurent parmi les raisons soulevées pour expliquer cette pénurie. Cette dernière devrait cependant n’être que passagère. En effet, dans le sillage des efforts soutenus de vaccination, les craintes envers la propagation du virus pourraient s’estomper. De plus, la rentrée scolaire cet automne est appelée à régler certains problèmes de garde d’enfants, et les avantages du gouvernement dans plusieurs états viennent à échéance à la fin de septembre. Un retour en force d’un plus grand nombre de personnes au travail aura des effets positifs sur le redressement économique.

Modération des attentes envers un resserrement hâtif

De plus en plus s’attendent à un resserrement des politiques des banques centrales mondiales en réponse au redressement économique, mais deux banques importantes ont indiqué que les marchés financiers devraient modifier ces attentes. Après avoir laissé deviner une hausse du taux des fonds fédéraux plus tôt que prévu et une réduction de son programme de rachat obligataire à court terme, Jerome Powell, président du conseil de la Fed, a indiqué lors de son rapport semestriel sur les politiques monétaires au Congrès que ces étapes n’étaient pas imminentes. Il avançait par ailleurs que le redressement économique n’était pas encore suffisant pour justifier une diminution du soutien de la Fed. Toutefois, au cours de sa rencontre vers la fin du mois, la Fed a reconnu que les choses progressaient bien et qu’elle allait surveiller l’évolution de la situation avant de diminuer son soutien. 

Parallèlement, la BCE a clairement signalé aux intervenants du marché qu’une hausse de son taux directeur n’était pas à prévoir avant longtemps. Au début de juillet, la BCE a annoncé une nouvelle cible de 2 % pour l’inflation à moyen terme. La cible antérieure de la BCE se situait légèrement en deçà de ce chiffre. Lors de sa rencontre à la fin de juillet, la BCE notait qu’elle allait conserver ses taux d’intérêt directeurs au même niveau jusqu’à ce que l’inflation atteigne sa cible de 2 % et y demeure pendant son horizon de projection. Prévoyant une croissance du prix à la consommation de 1,4 % en 2023, la BCE a laissé entendre que les hausses de taux d’intérêt sont probablement encore lointaines. 

Ces principales banques centrales ont ainsi calmé les esprits sur les marchés financiers et rassuré les investisseurs : leurs politiques accommodantes seront en place pendant encore quelque temps pour appuyer un redressement complet de l’économie et mener les taux d’inflation et d’emploi de façon viable aux cibles établies par ces banques centrales.

Des signes de redressement équilibré

Le produit intérieur brut de la Chine a affiché une hausse année après année de 7,9 % au cours du deuxième trimestre de 2021, soit un résultat moins fulgurant que son taux de 18,3 % enregistré au premier trimestre. La solidité du secteur manufacturier et la robustesse des activités commerciales ont alimenté cette croissance. Malgré le ralentissement au deuxième trimestre, l’économie chinoise est demeurée relativement saine et sur la voie d’atteindre la cible gouvernementale de 6 % au cours de 2021. Avec la réouverture des économies autour du monde et l’assouplissement des mesures de confinement, les dépenses auprès d’entreprises issues des secteurs de services pourraient augmenter substantiellement, tandis que les dépenses pour les biens fabriqués pourraient ralentir. Il est possible que cette situation lèse le secteur clé de la fabrication et les exportations du pays, ce qui pourrait à son tour avoir des effets pervers sur la croissance économique nationale au cours du deuxième semestre de 2021. 

Cependant, les données publiées en juillet semblent indiquer qu’une reprise dans d’autres domaines de son économie se profile, ce qui pourrait mener à un redressement plus équilibré de l’économie chinoise. Une forte demande domestique pourrait donner un sérieux coup de pouce à la croissance économique. Les ventes au détail en Chine se sont avancées de 12,1 % en juin par rapport au même mois de l’année précédente. Ceci se traduit donc par une hausse de 23,0 % de son chiffre de vente à ce jour cette année comparativement à son taux de l’année précédente. Entre-temps, le marché immobilier a occupé l’avant-scène de la croissance, et cette tendance semble bien partie pour se poursuivre. De janvier à juin 2021, les ventes de propriétés ont augmenté de 38,9 % par rapport à la même période en 2020. Malgré la prédominance des inquiétudes envers la propagation du virus, il semblerait que l’économie de la Chine puisse être en mesure de vivre une reprise plutôt bien équilibrée pendant le reste de l’année.

Rendements des marchés au 31 juillet 2021
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice composé S&P/TSX (CAD)
20 287,80
0,61 %
16,37 %
24,47 %
Indice S&P 500 (USD)
4 395,26
2,27 %
17,02 %
35,40 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
34 935,47
1,25 %
14,14 %
32,77 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 321,09
0,70 %
8,08 %
27,52 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 277,81
(7,04 %)
(1,04 %)
18,43 %
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 191,05
1,03 %
(2,47 %)
(2,66 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
252,28
1,34 %
(2,22 %)
(0,11 %)
Devises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
CAD/USD
0,8019
(0,39) %
2,23 %
7,84 %
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
West Texas Intermediate (USD/baril)
73,95
0,65 %
52,41 %
85,25 %
Or (USD/oz)
1 814,19
2,49 %
(4,43 %)
(7,28 %)