Passer au contenu principal

Volatilité et inflation à la hausse alors que les banques centrales se préparent à relever les taux au printemps.

8 février 2022 

Introduction

Les mesures restrictives mises en place pour contenir la propagation rapide du variant Omicron de la COVID-19 ont continué de peser lourd sur l’activité économique mondiale en janvier. À cet égard, le secteur des services a été le plus durement touché. Or, bien que l’activité économique ait tourné au ralenti, l’inflation a pour sa part poursuivi sa marche, soulevant des inquiétudes quant à la stabilité du redressement. Malgré cette hausse de l’inflation, les principales banques centrales, y compris la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed), ont décidé d’attendre encore un peu avant de commencer à resserrer leur politique monétaire. 

La propagation d’Omicron, les tensions géopolitiques et l’inflation ont toutes contribué à l’exacerbation de la volatilité sur les marchés mondiaux au cours du mois. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a essuyé un revers, tiré vers le bas par les secteurs des technologies de l’information et des soins de la santé. Aux États-Unis, la volatilité a régné dans le secteur des actions technologiques à forte croissance, les attentes d’une hausse des taux d’intérêt remettant en question le bien-fondé de leurs évaluations. En conséquence, l’indice composé NASDAQ a essuyé un recul supérieur à 8 % au cours du mois. Entre-temps, l’indice S&P 500 a fléchi sous le poids des piètres résultats du secteur des biens de consommation discrétionnaire. Sur le plan des rendements obligataires, les bons à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont tous deux grimpé pendant le trimestre. Le prix du pétrole a aussi continué de monter pendant la période mensuelle. En revanche, le prix de l’or s’est incliné.

Le resserrement entraîne la volatilité

À la fin de 2021, les banques centrales du monde, y compris la Banque du Canada et la Fed, ont commencé à signifier leur intention de resserrer leur politique monétaire au moyen d’une augmentation des taux directeurs en 2022. En vue de cette éventualité, les investisseurs ont soupesé les évaluations et les cours boursiers en fonction d’une telle hausse des taux d’intérêt, ce qui a mené à une volatilité extrême sur les marchés boursiers en janvier. Cette volatilité s’est manifestée de façon plus notable du côté des actions technologiques à forte croissance. L’indice de volatilité CBOE (Vix), qui représente la volatilité prévue de l’indice S&P 500, a grimpé pour atteindre son niveau le plus élevé depuis janvier 2021 au cours du trimestre. 

Les économistes avaient prévu que la Banque du Canada augmenterait ses taux lors de sa première rencontre de l’année en janvier pour maîtriser l’inflation. Toutefois, l’incertitude causée par les nouvelles mesures de confinement a poussé la banque à conserver son taux directeur à un jour au même niveau, soit 0,25 %. Cependant, la banque a précisé que le marasme économique a été absorbé, laissant la voie ouverte à une augmentation des taux lors de sa rencontre de mars. La situation était comparable aux États-Unis. La Fed a également conservé telle quelle sa fourchette cible de 0,00 % à 0,25 % pour son taux des fonds fédéraux. À la suite de sa décision, la Fed a reconnu que les prix à la consommation poursuivaient leur flambée, ce qui pourrait justifier une augmentation des taux d’intérêt « bientôt », ouvrant là aussi la voie à une augmentation possible en mars.

Les prix continuent de grimper

Le taux d’inflation du Canada a décroché un taux qui n’avait pas été atteint depuis 1991, situation qui signale également qu’une hausse des taux d’intérêt est à prévoir. En décembre, l’inflation a touché un taux annuel de 4,8 %, alimentée par une forte demande et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Les prix haussiers pour l’essence, les véhicules automobiles, le logement et les coûts hypothécaires ont également contribué à cette augmentation. Il s’agissait également du 10e mois consécutif où le taux d’inflation canadien s’inscrivait au-dessus de la cible de 2 % de la Banque du Canada. En outre, les prix à la production ont augmenté de 16,1 % sur une base annuelle en décembre, ce qui a exercé une pression encore plus forte sur les prix à la consommation. Selon les prévisions, ce taux d’inflation élevé devrait se poursuivre tout au long du premier semestre de l’année. Maintenant que la Banque du Canada annonce plus clairement qu’elle est prête à augmenter les taux, l’attention se tourne vers les Canadiens et Canadiennes lourdement endettés, tant sur le plan du crédit que des hypothèques. Dans le plus récent résultat de son indice de la dette de consommation, MNP constatait que 45 % des Canadiennes et Canadiens se disent incertains d’être en mesure de payer leurs frais de subsistance cette année.

La Chine assouplit sa politique monétaire alors que d’autres pays la resserrent

Tandis que la plupart des banques centrales mondiales se préparent à resserrer leur politique monétaire, la Banque populaire de Chine s’est engagée dans la voie contraire pour répondre aux défis que doit relever l’économie chinoise. Celle-ci s’est avancée de 4,0 % sur une base annuelle au quatrième trimestre de 2021, ayant ainsi ralenti le pas depuis son essor de 4,9 % enregistré au troisième trimestre. Il s’agit du troisième mois de suite où un ralentissement économique sévit en Chine. Des mesures strictes de confinement pour contrer la COVID-19, des perturbations continues dans la chaîne d’approvisionnement et des défis financiers reliés au secteur immobilier ont tous pesé lourd sur la croissance du pays. Pour faire échec à ces pressions et soulager le fardeau de la dette immobilière, la banque a réduit son taux directeur, son taux de prêt sur un an à moyen terme, de 10 points de base à 2,85 %. Plus tard au courant du mois, la banque a diminué son taux directeur sur un an de 10 points de base, soit de 3,80 % à 3,70 %, ainsi que son taux directeur sur cinq ans de 4,65 % à 4,60 %. La Banque populaire de Chine a pour but d’appuyer l’économie chinoise et d’accélérer son taux de croissance.

Les consommateurs rangent leur porte-monnaie

Les économistes avaient bien prévu un déclin des dépenses en décembre, puisque les Américains et Américaines ont effectué leurs achats pour la saison des Fêtes plus tôt afin de parer aux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement et aux pénuries de produit. Toutefois, le repli s’est révélé plus important que prévu. Aux États-Unis, les ventes au détail ont reculé de 1,9 %, un revers plus prononcé que le déclin de 0,1 % prévu par les économistes. Il s’agissait du repli le plus marqué depuis juillet. Des recettes moins élevées du côté des meubles, des biens sportifs et des vêtements ont contribué à cet état de fait en décembre. Les ventes issues du commerce électronique ont également chuté, laissant deviner que les prix plus élevés et les inquiétudes envers la sélection des produits ont nui à l’ensemble du secteur au détail. Du côté des dépenses personnelles aux États-Unis, qui représentent un autre jalon pour évaluer le niveau d’activité sur le plan des dépenses, on notait un recul de 0,6 % en décembre, soit un premier déclin mensuel depuis février tandis que le revenu personnel jouissait pour sa part d’une hausse mensuelle. La demande des consommateurs américains a permis à l’économie américaine d’orchestrer un redressement depuis les lourdes pertes subies au début de la pandémie. Or, un ralentissement soutenu des dépenses pourrait maintenant venir léser les progrès réalisés sur ce plan.

Rendements des marchés - au 31 janvier 2022
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice composé S&P/TSX (CAD)
21 098,29
(0,59 %)
(0,59 %)
(0,59 %)
(0,59 %)
21,69 %
21,69 %
Indice S&P 500 (USD)
4 515,55
(5,26 %)
(4,89 %)
(5,26 %)
(4,89 %)
21,57 %
20,58 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
35 131,86
(3,32 %)
(2,95 %)
(3,32 %)
(2,95 %)
17,17 %
16,21 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 222,45
(4,86 %)
(4,50 %)
(4,86 %)
(4,50 %)
4,63 %
3,77 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 208,23
(1,93 %)
(1,55 %)
(1,93 %)
(1,55 %)
(9,13 %)
(9,87 %)
Indice MSCI Europe (USD)
1 996,54
(4,62 %)
(4,25 %)
(4,62 %)
(4,25 %)
10,14 %
9,23 %
Indice MSCI AC Asia Pacific (USD)
184,71
(4,35 %)
(3,98 %)
(4,35 %)
(3,98 %)
(9,38 %)
(10,13 %)
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 149,75
(3,40 %)
(3,40 %)
(3,40 %)
(3,40 %)
(4,80 %)
(4,80 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
238,55
(2,25 %)
(1,87 %)
(2,25 %)
(1,87 %)
(6,38 %)
(7,34 %)
Devices
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
CAD/USD
0,7869
(0,54 %)
-
(0,54 %)
-
0,54 %
-
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
West Texas Intermediate (USD/baril)
88,15
17,21 %
-
17,21 %
-
68,87 %
-
Or (USD/oz)
1 797,11
(1,75 %)
-
(1,75 %)
-
(2,74 %)
-