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Examen approfondi de l’inflation et de la croissance économique au Canada et dans le monde.

9 mai 2022 

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont été victimes d’un recul plutôt substantiel en avril 2022. L’humeur des investisseurs s’est détériorée suivant la poursuite du conflit entre l’Ukraine et la Russie et ses répercussions néfastes sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, lesquelles ont contribué à la hausse soutenue des prix. À cet égard, le prix du pétrole a terminé sa course légèrement à la hausse, l’offre moins élevée ayant été contrebalancée par un retrait prévu de la demande et la remise en place de mesures de confinement en Chine.  

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a terminé le mois en territoire négatif, tiré vers le bas par les secteurs des technologies de l’information et des soins de la santé. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 s’est également replié, lésé par les piètres rendements des secteurs des services de communication et des biens de consommation discrétionnaires. L’indice composé NASDAQ, à forte teneur technologique, essuyait une perte dans les deux chiffres. La hausse du taux de rendement a exercé une grande pression sur les actions technologiques à forte croissance, laissant dans son sillage une sérieuse remise en question des cours boursiers. Puis pour jeter un peu d’huile sur le feu, Amazon.com Inc. faisait état, plus tard au courant du mois, d’un ralentissement de ses ventes en ligne pour le trimestre venant de se terminer. 

Devant la flambée inflationniste et les prévisions d’augmentations marquées des taux d’intérêt par les banques centrales, les taux de rendement ont grimpé pendant le mois. Ainsi, les taux de rendement des obligations du gouvernement à 10 ans, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont terminé leur course mensuelle plus haut. La Banque du Canada a haussé son taux de financement à un jour de 50 points de base pour l’établir à 1,00 % pendant le mois, tandis que la Réserve fédérale américaine laissait entendre qu’elle planifiait une augmentation notable de son taux lors de sa prochaine rencontre en mai. La Banque centrale européenne a gardé le cap en avril, mais a réitéré son engagement à mettre fin à son programme de rachats d’actifs au troisième trimestre de l’année. Les économistes s’attendent à ce que la Banque d’Angleterre hisse son taux directeur d’un autre 25 points de base en mai, ce qui représenterait sa quatrième augmentation consécutive.

Hausse de 50 points de base

Comme prévu, la Banque du Canada a augmenté son taux de financement à un jour de 50 points de base pour l’établir à 1,00 %. Cette mesure représente une deuxième hausse consécutive de son taux après que la banque a ajouté 25 points de base à celui-ci lors de sa rencontre antérieure. Par la même occasion, la banque avait indiqué qu’elle allait mettre fin à son programme de réinvestissement en ne remplaçant pas dans son bilan les obligations du gouvernement du Canada arrivées à échéance. Cette décision s’inscrit dans un ensemble de mesures combatives visant à tempérer la flambée inflationniste qui fait ses ravages dans l’économie canadienne. La banque prévoit une inflation moyenne d’environ 6 % au cours de la première moitié de 2022; elle estime par ailleurs que l’inflation devrait demeurer bien campée au-dessus de sa cible de 2 % pendant le restant de l’année. La banque centrale a laissé entendre que d’autres augmentations de ses taux d’intérêt étaient à prévoir cette année et qu’elle allait conserver une approche relativement dynamique. Lors des rencontres du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en avril, le Gouverneur Macklem a précisé qu’une augmentation de 75 points de base avait été proposée. Toutefois, lorsqu’il s’est adressé au comité parlementaire, il a rajouté que cette mesure s’avérerait « très inhabituelle ». 

Les tensions et perturbations dans la chaîne d’approvisionnement nuisent à la croissance

De nombreux facteurs, y compris le conflit entre la Russie et l’Ukraine, les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, la hausse des prix et l’humeur moins dépensière des consommateurs ont pesé lourd sur la croissance économique pendant le premier trimestre de 2022, soulevant des craintes quant à une éventuelle récession. Le ralentissement de la croissance est particulièrement notable en Europe et aux États-Unis, ces deux régions ayant mis au jour des zones de faiblesse économique au premier trimestre. En Europe, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a ralenti à 0,2 % au premier trimestre par rapport au précédent, ce qui représente son plus bas taux de croissance depuis le premier trimestre de 2021. Le conflit en Ukraine, de concert avec la hausse du prix des marchandises, a considérablement freiné l’élan de croissance économique. Selon une estimation du bureau américain de l’analyse économique, le PIB des États-Unis s’est rétréci à un taux annualisé de 1,4 % au cours du premier trimestre de 2022, ce qui représente une chute notable par rapport à l’augmentation de 6,9 % réalisée au trimestre antérieur. Il s’agissait ainsi du premier ralentissement économique depuis l’arrivée de la pandémie au deuxième trimestre de 2020. Les exportations nettes et les dépenses gouvernementales ont fait contrepoids à la solidité relative de la consommation au pays. Ainsi, à la lumière de la situation géopolitique toujours tendue et de l’absence d’un soulagement sur le plan inflationniste à court terme, la croissance économique mondiale risque d’être à nouveau peu fulgurante au deuxième trimestre.

Aucun signe de fatigue

Les pressions inflationnistes se font sentir un peu partout sur la planète et peu de signes laissent entrevoir une accalmie sachant que les tensions géopolitiques, les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et la hausse du prix des marchandises demeurent des éléments en jeu. Les prix énergétiques prennent la tête d’affiche des facteurs en cause; ils ont en fait accéléré leur course lorsque le conflit entre l’Ukraine et la Russie s’est déclenché. Autour du globe, les principales économies ont déclaré soit des taux d’inflation records ou des taux non atteints depuis plusieurs décennies. En mars, le taux d’inflation annuel aux États-Unis s’élevait à 8,5 %, son plus haut niveau depuis décembre 1981. Cette augmentation représentait d’ailleurs une accélération notable depuis celle de 7,9 % enregistrée en février. La hausse des prix énergétiques, notamment pour l’essence qui a affiché une montée en flèche de 48 %, a contribué le plus à cette augmentation en mars. Le prix des nouveaux véhicules a également et considérablement mis la main à la pâte. Selon une estimation sommaire de l’Eurostat, le taux d’inflation en Europe environnait 7,5 % en avril. Il s’agirait incidemment du plus haut d’inflation jamais enregistré par l’économie européenne. Cette dernière a été tout particulièrement durement touchée par les perturbations énergétiques venant de la Russie considérant sa forte dépendance sur le pétrole et les autres produits énergétiques russes. Au Canada, le taux d’inflation s’établissait à 6,7 % en mars, soit le plus haut taux depuis 1991, tandis qu’au Royaume-Uni, le taux d’inflation de mars allait chercher 7,0 %, son plus haut taux depuis 1992.

Ralentissement prévu de l’économie chinoise 

L’économie chinoise s’est avancée de 4,8 % sur une base annuelle au premier trimestre de 2022, ayant ainsi accéléré légèrement le pas depuis son essor de 4,0 % enregistré au dernier trimestre de 2021. Il s’agissait de la première fois que l’économie chinoise affichait un taux de croissance supérieur à celui du trimestre précédent depuis le début de 2021. Toutefois, les signes avant-coureurs brossent un tableau différent pour le trimestre à venir en Chine. En mars, la croissance de la production industrielle et des ventes au détail a chuté considérablement, possiblement en raison des mesures de confinement réinstaurées à la suite des nouvelles éclosions de cas de COVID-19. D’autres perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, causées principalement par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, ont fait en sorte que le secteur chinois de la fabrication a affiché des niveaux d’exploitation récessifs. Le marché de la main-d’œuvre révélait aussi des zones de fragilité, ce qui pourrait également léser la croissance chinoise. En effet, le taux de chômage au pays continue de grimper, ayant atteint 5,8 % en mars, soit son plus haut niveau depuis mai 2020. En outre, le marché immobilier subit une énorme pression caractérisée par de forts taux d’endettement. Bien que la Chine se soit engagée à assurer la santé de son économie, un ralentissement est à prévoir au cours des prochains mois.

Rendements des marchés - au 30 avril 2022
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice composé S&P/TSX (CAD)
20 762,00
(5,15 %)
(5,15 %)
(2,17 %)
(2,17 %)
7,82 %
7,82 %
Indice S&P 500 (USD)
4 131,93
(8,80 %)
(6,35 %)
(13,31 %)
(12,16 %)
(1,89 %)
2,32 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
32 977,21
(4,91 %)
(2,35 %)
(9,25 %)
(8,04 %)
(3,18 %)
0,97 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 033,70
(6,78 %)
(4,28 %)
(12,94 %)
(11,79 %)
(11,27 %)
(7,46 %)
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 076,19
(5,75 %)
(3,22 %)
(12,65 %)
(11,49 %)
(21,13 %)
(17,75 %)
Indice MSCI Europe (USD)
1 807,60
(6,21 %)
(3,70 %)
(13,65 %)
(12,50 %)
(9,71 %)
(5,84 %)
Indice MSCI AC Asia Pacific (USD)
168,80
(6,46 %)
(3,94 %)
(12,59 %)
(11,43 %)
(19,14 %)
(15,67 %)
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 068,67
(3,49 %)
(3,49 %)
(10,22 %)
(10,22 %)
(7,79 %)
(7,79 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
215,14
(5,65 %)
(3,11 %)
(11,84 %)
(10,67 %)
(13,55 %)
(9,82 %)
Devices
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
CAD/USD
0,7775
(2,38 %)
-
(1,35 %)
-
(4,11 %)
-
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
West Texas Intermediate (USD/baril)
104,69
4,40 %
-
39,20 %
-
61,04 %
-
Or (USD/oz)
1 896,93
(2,09 %)
-
3,70 %
-
7,04 %
-