Passer au contenu principal

Le Canada adopte un budget de relance et Biden dévoile un plan fiscal dans un contexte de signaux de reprise robuste. 

7 mai 2021 

Introduction

Les perspectives économiques ont repris des couleurs en avril suivant l’accélération des efforts de vaccination et l’assouplissement des mesures de confinement dans certains pays. En Amérique du Nord, une panoplie de mesures de relance, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont aussi ravivé les espoirs. Au Canada, le gouvernement fédéral a déposé son budget de 2021-22, lequel contenait une ribambelle de mesures fiscales et de programmes de dépense. Au sud de la frontière, le président Biden dévoilait les particularités de son American Families Plan, d’une valeur de 1,8 billion $ US, lequel comprend une longue liste de nouveaux programmes visant à appuyer les familles de la classe moyenne américaine. À l’étranger, l’économie européenne s’est contractée au premier trimestre de 2021, tandis que celle de Chine affichait une croissance de 18,3 % par rapport au premier trimestre de 2020, soit l’expansion la plus marquée depuis que de telles données sont compilées. 

En ce contexte d’amélioration généralisée, la Banque du Canada est devenue la première parmi les banques centrales d’envergure à laisser entendre qu’elle pourrait augmenter les taux d’intérêt plus tôt que prévu. Entre-temps, le dollar canadien a grimpé en avril pour atteindre son plus haut niveau par rapport au billet vert depuis 2018. 

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a décroché de nouveaux records en avril, tiré de l’avant par les secteurs des matériaux et des biens de consommation discrétionnaires. L’amélioration des attentes sur le plan de la demande a alimenté la hausse du prix du pétrole, tandis que partiellement porté par les nouvelles mesures de relance, le prix de l’or s’est également avancé. Aux États-Unis, le S&P 500, le Dow Jones Industrial Average et l’indice composé NASDAQ ont tous décroché de nouveaux records et enregistré des gains pour le mois. Les actions mondiales, selon l’indice MSCI Monde tous pays (ACWI), ont aussi orchestré une ascension pendant la période mensuelle. Le rendement de l’obligation du gouvernement du Canada sur 10 ans a essentiellement fait du surplace, tandis que le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans a reculé.

Prévisions à la hausse pour la Banque du Canada

La Banque du Canada a conservé son taux d’intérêt à un jour à 0,25 %, mais a réduit son programme mensuel d’achat des obligations du gouvernement du Canada de 4 milliards $ à 3 milliards $. La rencontre de la banque figurait parmi celles les plus attentivement observées en avril. Le message émanant de toutes ces banques demeurait essentiellement le même : malgré des perspectives de croissance plus solides pour 2021, accompagnées d’une brève flambée inflationniste, les risques posés par la pandémie justifient toujours la présence de politiques accommodantes. Toutefois, la Banque du Canada s’est inscrite à contre-courant sur le plan de la durée du soutien accordé. Dans son communiqué, la banque indiquait avoir révisé à la hausse ses perspectives de croissance pour l’économie canadienne et notait que l’inflation risquait de grimper substantiellement au cours des mois à venir (particulièrement lorsque comparée au seuil de 2020), avant de s’arrêter à sa cible de 2 % vers la fin de l’année. Ayant ainsi brossé un tableau ponctué par un rétablissement économique complet et une inflation soutenue autour de sa cible d’ici 2022, la Banque du Canada n’a pas exclu une hausse des taux en 2022, soit plus tôt que sa cible antérieure de 2023.

Le gouvernement libéral dépose son budget de 2021-2022

Le gouvernement fédéral a déposé en avril son premier budget depuis près de deux ans, sachant qu’il a dû repousser celui de l’année dernière pour se concentrer sur la gestion de la pandémie de COVID-19. Parmi les points de mire de l’exercice financier 2021-22, on retrouve de nouvelles mesures visant à appuyer les ménages canadiens et la reprise économique, ainsi que de nouvelles initiatives qui ont pour but de favoriser l’activité économique après la pandémie. De nombreux importants programmes de dépenses ont été annoncés dans le budget, notamment un programme national de garde d’enfants, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure, le prolongement des prestations en vue du redressement et l’amélioration des programmes de formation professionnelle. S’il est approuvé, le budget pourrait s’avérer prometteur pour l’économie et le marché du travail, bien que ces dépenses additionnelles s’ajoutent à la dette du Canada. Le gouvernement prévoit un déficit de l’ordre de 154,7 milliards $ pendant l’exercice, ce qui devrait faire grimper le ratio dette/PIB à 51 %. Bien que l’amélioration de l’économie puisse contrebalancer ces dépenses supplémentaires au moyen d’un revenu d’imposition plus élevé, le gouvernement pourrait avoir à considérer l’une de deux options pour composer avec ces coûts : serrer les cordons de sa bourse ou augmenter les impôts. 

Pour en savoir plus à ce sujet, lisez l’analyse de nos experts sur les mesures proposées par le budget fédéral.

Économie américaine : des signes de reprise robuste

Les signaux émis par l’économie des États-Unis en avril, colorés par la réussite des efforts de vaccination et de l’assouplissement des mesures de confinement, semblent au beau fixe. Le produit intérieur brut des États-Unis, alimenté par un fort accroissement des dépenses de consommation, a affiché une hausse annualisée de 6,4 % au cours du premier trimestre de 2021, soit une augmentation plus élevée que celle enregistrée au quatrième trimestre de 2020 (4,3 %). Une nouvelle ronde de chèques envoyés aux citoyens américains pour stimuler la relance a occasionné une augmentation des ventes au détail de 9,8 % en mars. Le marché de la main-d’œuvre s’est également amélioré. Les demandes initiales d’assurance chômage, selon les données publiées hebdomadairement, sont tombées à leur plus bas niveau en avril depuis le début de la pandémie. Entre-temps, l’activité commerciale a poursuivi son branle-bas de combat en avril, notamment dans les secteurs de la fabrication et des services où, selon l’indice IHS Market, elle a décroché des sommets records. Ces nouvelles positives n’ont pas manqué de redonner le sourire aux investisseurs et économistes, laissant présager une reprise économique plus rapide que prévu. Résultat : les marchés boursiers américains ont atteint de nouveaux sommets en avril.

Le président américain propose son American Families Plan 

Joe Biden, président des États-Unis, a clôturé ses 100 premiers jours à la Maison-Blanche en annonçant un nouveau plan, soit l’American Families Plan, d’une valeur de 1,8 billion $ US, visant à appuyer les familles de classe moyenne. Ce programme renferme des mesures comme : congés de maladie et de famille payés, collège communautaire gratuit, réforme des services de garde d’enfants et soutien alimentaire par l’entremise des écoles. En vertu de ce plan, les crédits d’impôt sur les primes du régime d’assurance Affordable Care Act deviennent permanents. Pour financer ce plan, le président Biden propose d’apporter des modifications importantes au code fiscal des États-Unis, notamment en imposant davantage les personnes bien nanties. En effet, on y trouve une augmentation des impôts sur les gains en capital, de 20,0 % à 39,6 %, sur les revenus supérieurs à 1 million $ US. En outre, le plan entend augmenter le taux de la tranche supérieure à 39,6 % (de 37 %), ce qui aurait des répercussions sur moins de 1 % des ménages américains. Ce remaniement fiscal pourrait également entraîner le retrait d’une provision visant le report des intérêts pour les fonds de couverture et les sociétés financières privées. 

Bien que ce projet soit constructif pour les familles américaines, le traitement fiscal qu’il propose risque d’avoir des retombées sur les marchés financiers. Certains économistes s’attendent à ce que les investisseurs vendent leurs actions afin d’avoir à éviter de payer des impôts plus élevés. Ce plan nécessite encore l’approbation de la Chambre et du Sénat.

Rendements des marchés au 30 avril 2021
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice composé S&P/TSX (CAD)
19 108,33
2,18 %
9,61 %
29,28 %
Indice S&P 500 (USD)
4 181,17
5,24 %)
11,32 %
43,56 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
33 874,85
2,71 %
10,68 %)
39,14 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 268,51
2,73 %
5,63 %)
38,68 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 347,61
2,37 %
4,36 %
47,00 %
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 160,39
0,06 %
(4,98 %)
(2,40 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
248,85
1,20 %
(3,55 %)
3,45 %
Devises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
CAD/USD
0,8137
2,22 %
3,56 %
14,66 %
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
West Texas Intermediate (USD/baril)
63,58
7,32 %)
31,04 %
221,44 %
Or (USD/oz)
1 769,13
3,60 %
(6,81 %)
4,04 %