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L'économie canadienne s’est contractée au deuxième trimestre, mettant fin à une hausse de neuf mois. 

8 septembre 2021 

Introduction

Le variant Delta de la COVID-19, qui se fait toujours plus menaçant, a incité certains gouvernements à remettre en place des restrictions économiques en août, mais leurs répercussions sur l’économie mondiale semblent avoir été relativement minimes. Les secteurs de la fabrication et des services ont constaté un ralentissement de leur croissance, notamment en Chine, bien que ces secteurs continuent d’opérer à des niveaux relativement élevés dans l’ensemble. Même si l’économie mondiale a poursuivi sur sa lancée haussière pendant le mois, l’inflation grimpante — en réponse à une faible base comparative, aux vastes pénuries de matières premières et à la hausse de la demande de consommation — demeure un risque. Entre-temps, Jerome Powell, président du conseil de la Réserve fédérale américaine (Fed), précisait deux choses : d’une part le début de la réduction graduelle du programme de rachats d’actifs cette année, et d’autre part, le maintien des taux d’intérêt au même niveau jusqu’à ce que l’inflation et le taux d’emploi se situent plus près des objectifs de la Fed. 

Malgré quelques périodes volatiles pendant le mois, les marchés boursiers mondiaux ont réussi à franchir le fil d’arrivée mensuel avec des gains. L’approbation par la FDA (Food and Drug Administration) du vaccin Pfizer-BioNTech aux États-Unis, jumelée aux commentaires de la Fed voulant que les taux d’intérêt demeurent bas plus longtemps, a permis de faire contrepoids aux craintes soulevées par la propagation du variant Delta. Au Canada, les secteurs des technologies de l’information et des services de télécommunication ont donné un coup de pouce à l’indice composé S&P/TSX qui a terminé le mois armé d’un nouveau record. De même aux États-Unis, l’indice NASDAQ, l’indice S&P 500 et le Dow Jones Industrial Average ont tous décroché de nouveaux records. Sur le plan des rendements obligataires, les obligations à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont tiré parti d’une hausse, tandis que le prix du pétrole et gaz naturel ainsi que celui de l’or ont battu en retraite pendant le mois.

Repli de l’économie canadienne au T2

Le produit intérieur brut (PIB) du Canada s’est replié, contre toute attente, de 1,1 % (rendement annualisé) au deuxième trimestre de 2021. Les économistes avaient prévu une croissance du PIB de l’ordre de 2,5 %. Il s’agit ainsi de la première contraction de l’économie canadienne depuis le deuxième trimestre de 2020. La hausse des dépenses gouvernementales a été compensée par une réduction des exportations et des activités de revente de maisons, y compris tous les coûts de transactions qui y sont associés. Le placement immobilier s’est révélé un des moteurs clés de croissance depuis le troisième trimestre de 2020, mais le repli des ventes au deuxième trimestre a joué en défaveur de la croissance économique générale. Un ralentissement du côté des dépenses de consommation au cours de la période a également nui à la croissance du PIB. Ce résultat au T2 laisse entendre que la pandémie peut encore entraîner des répercussions négatives sur les conditions économiques, aussi bien au Canada qu’autour du globe. Statistique Canada estime que l’économie canadienne s’est repliée de 0,4 % en juillet, soulevant l’incertitude quant à la solidité de celle-ci.

Réduction graduelle des programmes de rachats d’actifs par la Fed

La Fed commence à préparer le terrain pour réduire ses programmes de rachats d’actifs cette année. Le compte-rendu de la dernière rencontre de la Fed à la fin de juillet indique qu’il existe bel et bien un consensus sur la réduction des rachats, en revanche, le moment opportun et l’ampleur de ces réductions font encore l’objet de chauds débats. Bien que de l’avis de certains, des progrès aient été réalisés vers les objectifs inflationnistes, d’autres avancent que le taux d’emploi ne s’est pas suffisamment rétabli pour justifier un retrait imminent des rachats. La Fed garde également à l’œil le variant Delta de la COVID-19, lequel pourrait repousser la date du retour en classe des enfants et incidemment, celle de leurs parents au travail. Entre-temps, Jerome Powell, président de la Fed, a clairement réitéré son message concernant la modération du programme de rachats dans le cadre du populaire symposium annuel sur les politiques économiques à Jackson Hole, lequel a rassemblé des décideurs politiques, économistes et responsables de banques centrales de partout dans le monde. Le compte-rendu et les commentaires du symposium ont jeté un éclairage sur la direction de la Fed pour les investisseurs, ce qui a contribué au redressement des marchés, particulièrement vers la fin du mois.

Infrastructure américaine : un plan qui va de l’avant

Le projet de loi Infrastructure Investment and Jobs Act, d’une valeur de 1 billion $ US, a franchi une autre étape dans son processus d’adoption aux États-Unis. Le vote final sur le projet de loi, qui bénéficie d’un aval bipartisan, devrait avoir lieu le 27 septembre. Le plan de dépenses vise la réparation et la construction d’infrastructures à travers le pays, notamment les routes, les rails, les transports en commun et l’assainissement environnemental, entre autres projets. Une étude menée par S&P indique que ce plan de dépenses pourrait aider à créer des emplois et à accroître le revenu des particuliers (par habitant), ce qui pourrait également mettre le vent dans les voiles aux dépenses de consommation au cours des quelques prochaines années.

Marchés boursiers transportés par les nouvelles sur les vaccins

Même si le vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 est injecté depuis des mois déjà, la FDA n’a donné son entière approbation que le 23 août dernier. Il s’agit du premier vaccin à être entièrement approuvé : les vaccins de Moderna et de Johnson & Johnson se situent encore sous l’ombrelle des mesures d’urgence. Avec cet assentiment total, les gouvernements et les entreprises espèrent que la confiance envers le vaccin trouvera des assises plus solides et que ceux antérieurement inquiets de son profil d’innocuité iront se faire vacciner. L’administration des vaccins a permis de créer un climat de confiance plus sain permettant d’espérer le retour à des conditions de vie plus normales. Malgré la persistance des craintes soulevées par le variant Delta, l’approbation du vaccin de Pfizer a contribué à un vent d’optimisme sur les marchés en août.

Rendements des marchés au 31 août 2021
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice composé S&P/TSX (CAD)
20 582,94
1,45 %
18,07 %
24,64 %
Indice S&P 500 (USD)
4 522,68
2,90 %
20,41 %
29,21 %
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
35 360,73
1,22 %
15,53 %
24,38 %
Indice MSCI EAFE (USD)
2 356,42
1,52 %
9,73 %
23,83 %
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
1 308,67
2,42 %
1,35 %
16,84 %
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 189,57
(0,12 %)
(2,59 %)
(1,67 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
251,10
(0,47 %)
(2,68 %)
(0,44 %)
Devises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
CAD/USD
0,7927
(1,04) %
0,95 %
3,50 %
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul annuel
1 an
West Texas Intermediate (USD/baril)
68,50
(7,37 %)
41,18 %
60,76 %
Or (USD/oz)
1 813,62
(0,03 %)
(4,46 %)
(7,84 %)