Par Invesco | 26 juillet 2023
Kristina Hooper, stratège en chef des marchés mondiaux
Publié initialement en 3 avril 2023
Dans cet article, le stratège en chef des marchés mondiaux d’Invesco explique pourquoi le marché s’est redressé au printemps et pourquoi les banques centrales pourraient devoir adopter des approches différentes à l’avenir.
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Principaux points à retenir
L’humeur du marché s’est améliorée.
Des données positives aux États-Unis, en Europe et en Chine ont contribué à améliorer l’humeur du marché mondial après un mois difficile.
À quoi peut-on s’attendre maintenant?
La mini crise bancaire pourrait mettre un terme aux hausses de taux plus tôt que tard et éviter que les dirigeants des banques centrales resserrent exagérément leur politique monétaire.
Les politiques d’autres banques centrales pourraient diverger.
Il se pourrait que la Banque centrale européenne adopte un ton plus ferme que la Réserve fédérale américaine (Fed).
Aux États-Unis, le troisième mois de l’année met l’accent sur le basketball universitaire et l’événement March Madness® (la folie de mars). En tant que mère de trois enfants qui ont joué au basketball pendant des années, dont une fille qui veut jouer au basketball universitaire, March Madness est une période très importante de l’année pour nous.
Cette année, ce terme a pris un sens plus large, compte tenu de la folie que nous avons observée sur les marchés tout au long du mois de mars. Les problèmes des banques ont fait surface au début du mois et se sont aggravés par la suite. Cette situation a engendré une conjoncture d’extrême « aversion pour le risque », alors que des cas classiques de ruée aux guichets sont survenus aux États-Unis et qu’un certain stress bancaire est apparu en Europe. Nous avons expliqué que ces problèmes étaient spécifiques aux banques et non systémiques, et que nous étions persuadés que les autorités monétaires étaient très sensibles aux risques liés au resserrement marqué de la politique monétaire et qu’elles agissaient rapidement et efficacement pour limiter les dégâts.
L’humeur du marché s’est améliorée.
En ce début d’avril, il semble que les problèmes soient résolus, du moins pour le moment. L’humeur du marché a continué de s’améliorer la semaine dernière : l’indice VIX est tombé sous la barre des 20 points, les écarts des swaps sur défaillance de crédit se sont sensiblement rétrécis, les taux ont somme toute augmenté et les cours boursiers aussi.1 Le secteur bancaire a semblé se stabiliser et les problèmes se sont atténués, du moins temporairement. Cela s’est traduit par une légère diminution de l’aversion pour le risque; les investisseurs ont de nouveau tourné leur attention vers les statistiques économiques, qui ont été pour la plupart favorables à l’humeur du marché.
Les signes pointent vers une amélioration significative de l’inflation et des anticipations d’inflation aux États-Unis.
L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) de base a augmenté de 0,30 % sur un mois en février, ce qui est légèrement inférieur au consensus des analystes.2
De plus, l’indice PCE américain de base du secteur tertiaire, excluant le logement, n’a augmenté que de 0,27 % en février (3,3 % sur une base annualisée).2 C’est très important, car c’est la catégorie d’inflation qui préoccupe le plus le président du conseil de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jay Powell, étant donné que c’est elle qui demeure la plus élevée.
Le résultat final du sondage de mars de l’Université du Michigan sur les attentes des consommateurs révèle une baisse continue des anticipations d’inflation des consommateurs pour la prochaine année. En octobre 2022, les anticipations d’inflation sur un an s’élevaient à 5 %; cinq mois plus tard, elles se chiffrent à 3,6 %.3
Dans la zone euro, les données publiées récemment montrent que l’inflation sommaire a chuté de manière significative en février, grâce surtout, bien sûr, à la baisse des prix de l’énergie.4 Malheureusement, l’inflation de base dans la zone euro s’est en fait accélérée, ce qui est décevant, mais pas surprenant, étant donné que la Banque centrale européenne (BCE) a amorcé son resserrement plus tard que la Fed.4
L’humeur du marché mondial a aussi été soutenue par certaines données positives en provenance de la Chine. Le résultat officiel de l’indice des gestionnaires en approvisionnement (PMI) du secteur tertiaire de la Chine est très élevé, à 58,2 points.5 Il s’agit du résultat le plus élevé depuis 2011, ce qui soutient ma thèse selon laquelle la Chine devrait connaître une forte croissance post-réouverture cette année alors que la revitalisation s’installe après l’assouplissement des restrictions liées à la COVID. De plus, le marché immobilier chinois a effectué une forte remontée non seulement en matière d’investissements, mais aussi en ce qui a trait au prix des propriétés.6 Ces données devraient avoir une incidence positive au-delà des frontières de la Chine, notamment en Asie.
À quoi peut-on s’attendre maintenant?
Au cours des dernières semaines, j’en suis arrivée à la conclusion que la mini crise bancaire pourrait être un mal pour un bien en mettant fin plus tôt aux hausses de taux et en évitant que les dirigeants des banques centrales resserrent exagérément leur politique monétaire, ce qui pourrait provoquer une récession généralisée. Je suis toujours optimiste que cela puisse être le cas, même si je dois admettre que je sens un certain empressement des dirigeants des banques centrales à revenir à leur état d’esprit d’avant mars, alors que tout tournait autour de la lutte contre l’inflation.
Cela pourrait signifier une autre hausse de taux de la Fed, compte tenu du récent ralentissement de l’inflation et de la baisse des anticipations d’inflation. Cela pourrait aussi signifier un resserrement plus marqué de la BCE. Oui, le taux d’inflation de base est généralement lié au taux d’inflation sommaire, mais avec un décalage. Je m’attends donc à ce qu’il suive éventuellement le taux d’inflation sommaire à la baisse. Cependant, il se pourrait que la BCE prône une ligne plus ferme que la Fed.
Tout avec modération?
En tant que maman, l’une de mes perles de sagesse de prédilection est « tout avec modération ». Cela s’applique à la consommation de bonbons après l’Halloween et au temps d’écran pour les enfants, aux buffets pour mon mari et aux « soirées entre filles » des mamans de joueurs et joueuses de basketball pour moi. Elle s’applique aussi à la conjoncture économique actuelle.
Nous ne voulons pas que les marchés s’emballent et deviennent tellement « favorables aux titres risqués » que les conditions de crédit s’assouplissent et convainquent les banques centrales qu’elles doivent resserrer davantage leur politique monétaire qu’elles ne le feraient autrement. Nous ne voulons pas non plus que la crise bancaire provoque un resserrement des conditions de crédit au point de provoquer une profonde récession; cependant, je ne crois pas que la plupart des investisseurs s’opposeraient à un resserrement des conditions de crédit juste assez marqué pour convaincre les dirigeants des banques centrales de mettre la pédale douce sur les hausses de taux d’intérêt.
De même, la plupart des investisseurs n’auraient aucune objection à voir des signes de ralentissement de la consommation aux États-Unis, comme l’indiquent les récentes données sur les dépenses personnelles ou de détente du marché du travail, ce qui réduirait la pression sur l’inflation de base, mais ils ne veulent pas voir une consommation américaine très faible ni des licenciements massifs qui plongeraient l’économie dans une profonde récession.
Autrement dit, l’idéal serait une conjoncture à la « Boucle d’or », où l’économie tournerait assez rondement, mais pas trop. Malheureusement, c’est un exercice d’équilibre extrêmement délicat qui requiert un instrument chirurgical, plutôt qu’un objet contondant comme la politique monétaire. Qui plus est, l’OPEP+ nous a mis des bâtons dans les roues (ou, comme diraient mes collègues britanniques, du sable dans l’engrenage) avec sa décision surprise de limiter la production de pétrole, ce qui a fait grimper les prix du pétrole hier.
Tout cela pour dire que les probabilités d’un atterrissage relativement en douceur de l’économie sont minces, mais elles existent, et les dirigeants des banques centrales y parviendront peut-être malgré eux. Cependant, j’ai des doutes quand j’entends les nombreuses nouvelles de licenciements à gauche et à droite.
À quoi peut-on s’attendre maintenant?
Même si la conjoncture est de plus en plus « favorable aux titres risqués », je crois qu’une saine diversification et un positionnement défensif sont justifiés dans la conjoncture actuelle. L’attitude des investisseurs peut changer en un rien de temps, comme nous l’avons vu d’innombrables fois auparavant. En outre, la situation demeure très incertaine. Les titres à revenu fixe offrent des taux substantiels après des années de rendements anémiques; les obligations de qualité sont particulièrement attrayantes et peuvent, à mon avis, jouer un rôle important dans tout bon portefeuille.
Du côté des marchés boursiers, je prévois une croissance séculaire et je m’attends à ce que les secteurs défensifs tels que les technologies de l’information, la santé et les services aux collectivités tiennent le haut du pavé. Bien que je sois de nature généralement prudente, je pense aussi que les marchés émergents, en particulier ceux de l’Asie, recèlent de bonnes occasions de placement, compte tenu de la réouverture de l’économie chinoise.
Je porterai une attention particulière à l’indice des gestionnaires en approvisionnement (PMI) Caixin du secteur tertiaire, pour avoir la confirmation que la réouverture de l’économie chinoise engendre une forte croissance, ainsi qu’aux résultats finaux des indices PMI de S&P Global pour les États-Unis, le Royaume-Uni et la zone euro. De plus, le rapport sur l’emploi aux États-Unis sera rendu public cette semaine; la donnée la plus importante de ce rapport selon moi est la croissance des salaires. Je souhaite que l’économie et les marchés connaissent une bonne semaine, mais pas trop.
Rédigé en collaboration avec Tomo Kinoshita, Paul Jackson et Arnab Das
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